Vârânasî, dite aussi Bénarès…

Même avec le balancement du train qui nous berce, passée 6h du matin l’agitation dans le wagon crasseux est telle qu’il n’est plus possible de dormir. Les passagers relèvent alors la couchette du milieu et on peut s’assoir sur celle du bàs. On observe par la fenêtre les paysages arides de l’Uttar Pradesh défiler sous nos yeux fascinés.

On goûte aussi à presque tous les mets proposés par les vendeurs ambulants, et on apprécie particulièrement que le chaï (thé au lait et sucré) soit servi dans de petits contenants en terre cuite à usage unique. Quand le train s’arrête dans de petites gares, la chaleur s’engouffre dans le wagon et le soleil qui rentre par les fenêtres aux barreaux de fer nous brûle les cuisses.

Partis avec 3h de retard, nous arrivons près de 5h plus tard que l’heure initiale d’arrivée. Paul nous a rejoints dans le wagon, il a une amie qui est à Vârânasî depuis un mois et qui a trouvé une guesthouse sympathique et peu chère à ses dires. Il nous propose d’aller avec lui jusque là-bas. À 15h nous descendons donc du train et slalomons entre les différents rabatteurs, chauffeurs et vendeurs… Nous négocions fermement pour prendre un rickshaw. Le chauffeur ne connait pas l’adresse qu’on lui a donnée et s’arrête régulièrement pour demander la route ; nous terminons à pied.

Nous arrivons enfin à la Homy Guesthouse. Le fils des propriétaires a été averti que des touristes cherchent son établissement et vient nous accueillir dans la rue. Nous entrons par l’arrière du bâtiment, traversant la petite cour où sont attachés veaux et vaches. L’endroit et les propriétaires sont absolument charmants, on s’y sent tout de suite très bien. Leur maison est construite autour d’une sorte de patio et bénéficie depuis le toit-terrasse d’une belle vue sur la ville et le Gange.

Sur le toit où il faut se méfier des singes facétieux qui peuvent mordre ou voler le linge qui sèche, nous rencontrons Angie, l’amie dont Paul nous a parlée. Cette Ecossaise de 35 ans, dynamique et sociable, parle très bien français et a quitté son poste d’avocate depuis plus de 2 ans pour voyager, seule, et se chercher ailleurs… Elle prend ici des cours de percussions depuis un mois. Très rapidement le courant passe bien et on convient de se retrouver ce soir pour aller avec elle et Paul à un festival de musique indienne qui se tient ici pendant 5 nuits.

Vârânasî ou Bénarès, dont le nom provient de la rencontre de deux rivières, au Nord la Varana et au Sud l’Assi, était appelée autrefois Kashi. Du fait d’une succession de saccages de cette cité, l’une des plus anciennes du monde, on n’y trouve que très peu de bâtiments de plus de deux siècles. C’est pourtant depuis toujours le plus grand lieu saint de l’hindouisme ; chaque année, 3 ou 4 millions de pèlerins viennent se laver de leurs péchés dans ce fleuve considéré comme très pur ou assister à la crémation de leurs proches.

Passer ici de vie à trépas permettrait d’atteindre le moksha (c’est-à-dire de se libérer du cycle des réincarnations). Sur les ghats, de longs chapelets de marches descendant jusqu’au fleuve sur la berge ouest du Gange qui sont le centre de la vie spirituelle, se côtoient les rites les plus intimes de la vie et de la mort.

Au nombre de 80, les ghats sont consacrés aux bains, aux puja (offrandes ou prières) du matin, aux cérémonies, ou pour certains (comme celui de Manikarnika) aux crémations…

Après nous être installés, nous partons nous promener sur ces fameux ghats et découvrons qu’on y fait aussi la lessive, le lavage des buffles, la manche et du commerce (fleurs, souvenirs…). Ce sont des lieux plein de vie.

Le Dasashwamedh ghat se remplit de monde en cette fin de journée car au crépuscule a lieu la cérémonie de ganga aarti avec ses danses et ses offrandes rituelles ; il nous semble toutefois que l’aspect spectacle touristique a pris un peu le pas sur la cérémonie religieuse.

De nombreux hommes essaient de vous vendre un tour en barque, d’autres personnes vous échangent un tika (marque, le plus souvent rouge, portée sur le front par les hindous et symbolisant le troisième œil de Shiva) contre quelques roupies, des sâdhus (les sâdhus sont des sages hindous, considérés comme des saints, qui ont renoncé à toutes les attaches de la vie matérielle pour se consacrer à la recherche spirituelle) s’y font prendre en photo, jamais gratuitement. Nous nous appuyons un moment contre une rambarde et observons cette effervescence colorée avec beaucoup d’intérêt.

On a beau n’être pas très sensible au « folklore religieux » ni aux différents courants ésotériques, il faut bien reconnaître qu’il règne ici une énergie toute particulière et qu’on est assez vite transporté…

Nous retrouvons Angie et Paul à la guesthouse et partons vers l’école de musique d’Angie un peu avant 20h ; nous avons rendez-vous avec son professeur de musique. Nous empruntons à nouveaux les ghats pour nous rendre dans le quartier situé derrière Manikarnika ghat, principal ghat de crémation. Nous apercevons alors de grands bûchers enflammés et d’énormes tas de bois qui s’empilent au sommet des marches, chaque bûche étant pesée pour calculer le prix du bûcher ; les prix diffèrent selon les essences, le plus coûteux étant le bois de santal. Une odeur de brulé et de chair roussie, qui rappelle étrangement le barbecue, nous prend violemment à la gorge.

À notre arrivée à l’école de musique, une petite pièce rectangulaire au rez-de-chaussée d’un petit bâtiment, équipée d’un ventilateur au plafond, de tapis au sol et de nombreux instruments de musique, quelques personnes sont là assises en cercle sur les tapis colorés. Angie nous présente et on salue tout le monde puis on s’installe à notre tour. En fait, on attend le prof qui est en retard… Un vieillard souriant joue des tablas (instruments de percussion indiens) avec une énergie qui nous hypnotise. Plus tard c’est une Angie perplexe qui nous racontera combien cet homme très gentil, qui vit seul en ville avec de maigres ressources et a laissé son village et sa famille, probablement pour des raisons sociales de « castes » qui nous échappent,  est mystérieux pour elle.

Tandis que la discussion s’engage autour des instruments de percussion, je sens que mes yeux me piquent de plus en plus et en regardant bien je vois plusieurs personnes frotter leurs yeux rouges. La fumée âcre des bûchers funéraires s’est insinuée dans la pièce aux portes grandes ouvertes et même en coupant le ventilateur qui fait redescendre la fumée vers nous, c’est difficilement supportable.

Le professeur de musique arrive enfin, avec près de trois-quarts d’heure de retard et annonce que pour se rendre au festival il ne faut emmener ni téléphone, ni appareil photo. Il y a eu quelques années en arrière des attentats meurtriers lors de ce festival et depuis les conditions de sécurité se veulent très strictes. Nous n’avons pas de téléphone et avons laissé la boîte à images à la « maison » mais Angie et Paul ont leurs engins technologiques. Ça complique un peu les choses de rentrer à la guesthouse et de revenir. Hervé et moi sommes en outre un peu fatigués. On décide donc tous de reporter à demain notre excursion au festival de musique et rentrons « chez nous » en empruntant ce coup-ci les gali (ruelles très étroites) de la vieille Vârânasî. Nous buvons un chaï autour de la table commune de la guesthouse puis allons nous coucher.

Mercredi 11 avril. Ce matin, bien évidemment on s’accorde une grasse-matinée, puis après un bon petit déjeuner dans une sympathique « German bakery » envahie de voyageurs chevelus et débraillés et qui n’a d’allemand que le nom, nous décidons de nous promener dans les rues de Varanasi, mais cette fois, vers l’intérieur de la cité, en direction de l’université.

Dès que l’on quitte les ruelles du vieux quartier qui longe les ghats, on retrouve les véhicules fous, les rickshaws et beaucoup moins de touristes. C’est un autre aspect de la ville, intéressant aussi mais toujours très sale, qui s’offre à nous.

Nous réussissons à trouver une carte mémoire qui ne soit pas une contrefaçon, pour l’appareil photo.

Nous repassons à la guesthouse vers 15h puis partons manger et traîner un peu dans les ruelles du quartier.

En soirée, en compagnie de Paul et d’Angie, nous prenons des cyclo pousse-pousses et nos chauffeurs font la course jusqu’au Monkey temple où  nous nous rendons. Le véritable nom de ce temple est Sankat Mochan Temple et c’est là que se tient le festival de musique du même nom. Nous devons déposer nos affaires dans des consignes à l’entrée et nous sommes fouillés. Le temple est plein à craquer d’une foule compacte qui se masse devant un semblant de scène. Étant donnés le monde et la configuration des lieux, il n’est pas évident de voir quelque chose. Le premier concert que l’on entend (plus qu’on le voit) mêle danse, théâtre et bruitages de bouche. Le deuxième, où on a réussi à se glisser entre les gens assis par terre, est exécuté par un percussionniste et un guitariste. Au milieu de la foule il fait très chaud et on finit par sortir regarder la retransmission par vidéoprojecteur dans la cour extérieure du temple, tout en mangeant des pâtisseries indiennes et en observant les singes sur le toit qui contemplent cette agitation d’un œil torve.

Jeudi 12 avril. Ce matin nous arpentons à nouveau les ghats en direction de Manikarnika, le ghat des crémations.

Sur un ghat...

Sur ce ghat de Manikarnika, les photos sont interdites et cela nous parait bien normal. Nous assistons à l’arrivée d’un cortège funéraire. Arrivant des ruelles de la vieille ville, le corps attaché sur un brancard en bambou et recouvert d’un linge coloré et de colliers de fleurs est porté par des hors-castes appelés Dom. Les membres du cortège, essentiellement masculin, scandent très fort des mots, toujours les mêmes, comme une prière que l’on ne comprend pas. Puis le corps est plongé dans l’eau du Gange et après quelques autres rituels placés sur le bûcher et brûlé. Un des dom reste à proximité pour appuyer avec une canne en bambou sur les membres du corps qui ont tendance à se lever sous l’effet du feu. Une fois que l’âme du mort a rejoint le ciel grâce à la crémation, les cendres sont « confiées » à l’eau sacrée du Gange. Nous observons, à distance et en essayant d’être aussi discret que possible, ces rituels immuables qui nous laissent sans voix ; une atmosphère toujours un peu tendue règne sur ces lieux de crémation.

Quelque peu assommés par ce que nous venons de voir, nous déambulons ensuite au hasard dans le labyrinthe des gali de la vieille ville, où il se passe toujours quelque chose.

Ces ruelles sont si étroites et tortueuses que la circulation des voitures y est impossible (ouf) mais les deux-roues pétaradants s’en donnent à cœur-joie. Elles sont aussi très généreuses en odeurs, en couleurs et en animation ; les épices encore, l’urine toujours mais aussi la bouse de vache et les ordures ménagères. La saleté est en effet omniprésente ; à notre approche, des centaines de mouches s’envolent des gros tas d’ordures en bourdonnant. Et parfois on doit attendre que la vache qui déniche quelques restes de légumes ou de fleurs pourries dans ce même tas d’ordure veuille bien se pousser pour passer. Le guide du routard en questionnant un habitant sur la saleté des rues s’est entendu répondre « Le lotus éclot sur la pourriture, mais sa robe n’est pas souillée. »

L’après-midi, je reste dans la fraîcheur bienvenue de la guesthouse pour écrire, pendant qu’Hervé part en pied en direction de la gare pour réserver nos prochains billets de train. Il galère à parcourir les quelques kilomètres de rues emberlificotées et toujours encombrées de piétons, d’animaux et de véhicules en tout genre. Au retour, il se perd encore plus qu’à l’aller…

Le soir nous goûtons au délicieux thali que nous a préparé la propriétaire de la guesthouse. Accompagnés par Paul nous rejoignons ensuite Angie dans un petit bar. Nous traversons les ruelles à toute vitesse car Paul  a une démarche très rapide et arrivons dans ce bar devant l’entrée duquel nous sommes passés plusieurs fois sans la voir. Il se trouve en hauteur, aux 4ème et 5ème étages d’un petit immeuble de la vieille ville. À notre arrivée Angie est déjà là et elle est accompagnée de 2 français qu’elle a rencontrés dans la rue. Mylène et Olivier sont en Inde pour 2 mois (et depuis 1 mois et demi) et sont comme nous enchanté par ce qu’ils ont vus de ce fascinant pays. On passe une excellente soirée en écoutant des musiciens locaux. En fait l’un de ces musiciens a beaucoup de succès ici et ailleurs puisqu’il a déjà joué à plusieurs reprises en Europe.

Sur le chemin du retour nous mangeons dans un très bon boui-boui et faisons les boutiques de bijoux de rue, au grand désespoir des garçons.

Vendredi 13 avril. Aujourd’hui, par superstition ou à cause de la fatigue et de la chaleur, nous ne faisons pas grand-chose. Quelques emplettes dans les boutiques de vêtements ou de déco où tout m’attire, quelques cartes postales, on trie nos photos, on joue avec Sultan le bébé chien de la famille qui nous mordille les mollets et on traîne avec Paul et Angie…

Des regards dans la rue...

On passe aussi comme souvent un certain temps à manger et on découvre pas très loin de chez nous un restaurant qui ne paie pas de mine mais qui sert le meilleur Malaï Kofta (2 boules d’une mixture légume dans une sauce épaisse et délicieuse) qu’on ait gouté. On passe la soirée au téléphone sur Skype et on se couche un peu tard.

Samedi 14 avril. Nous n’entendons pas le réveil ce matin, il faut dire qu’il sonne très tôt aujourd’hui. À 5h Paul vient donc frapper (tambouriner serait plus exact puisqu’il a eu un peu de mal à nous réveiller) à notre porte. Nous nous rendons tous les 4 au bord du Gange, sur le ghat le plus proche de chez nous (Pandhey ghat) pour prendre une barque et découvrir la vie matinale des berges du fleuve sacré. On trouve sans peine un batelier et partons pour une heure de navigation.

La lumière douce du jour qui se lève et la brume qui beigne encore la ville et les ghats rendent ce moment magnifique. On navigue quand même sur un fleuve sacré et ça nous émeut drôlement!

On se sent tout de même un peu voyeur quand on passe près des pèlerins qui se baignent ou accomplissent une puja (offrande).

Heureusement que nous sommes venus tôt car à la fin de notre tour en barque, le fleuve s’est couvert d’un nombre incalculable de barques remplies de touristes et de vendeurs ambulants.

Si le Gange est un fleuve sacré et « pur » il n’est certainement pas propre… En 2010, on estimait que par endroit le fleuve était tellement pollué que l’eau y était septique, sans trace d’oxygène. Un système de traitement des eaux devait être financé par le gouvernement mais pour être honnête on ne pense pas que cela ait été fait et on n’est même pas sûr que ce soit en cours. Une chose est certaine, c’est que ça ne nous donne pas du tout envie de nous y baigner.

Le reste de la journée s’écoule entre déambulations dans les ruelles et activités plus terre-à-terre : lessive, écriture, repas…

Vârânasî est une ville où il ne faut pas avoir peur de se perdre en oubliant les codes de vie de notre modèle occidental ; je me souviens de Fabienne rencontrée au Pérou, dans le canyon de Colca qui nous avait parlé de l’Inde en nous conseillant de nous ouvrir sans forcément chercher à comprendre tout ce que l’on verrait… c’est particulièrement vrai ici, il vaut mieux se laisser envahir par l’ambiance de la ville et la spiritualité qui s’en dégage.

Dimanche 15 avril. Au réveil ce matin, on entend tout de suite qu’il se passe quelque chose dans la maison. On entend des pleurs de bébés et une agitation importante. Quand on quitte la chambre vers 8h pour aller prendre le petit-déjeuner, on trouve au rez-de-chaussée de la maison, dans le hall et jusque dans la rue, des dizaines de personnes avec autant de bébés qui attendent Dieu sait quoi….

On ne comprend pas trop mais d’après ce qu’on nous explique par la suite, ces gens viennent pour bénéficier d’un traitement censé soigner les enfants grâce à une pierre que l’on appose sur leur front. Nous se sommes pas très surs d’avoir bien compris. Comme dit Angie avec son accent écossais, bizarrrrre….

C’est avec regret que nous quittons aujourd’hui la Homy guesthouse et cette famille adorable chez qui on s’est senti tout sauf des clients de guesthouse ou d’hôtel. Après avoir bouclé nos sacs et salué tout le monde nous partons à la recherche d’un rickshaw et nous prenons le premier que l’on trouve. On aurait cependant bien fait d’écouter les autres conducteurs de rickshaw qui disaient que celui-ci conduisait mal. Ce qu’on a pris pour de la concurrence déloyale était en fait un précieux avertissement. Il nous conduit vers Mughal Saraï (une gare en banlieue de Vârânasî) sans lâcher le klaxon qui hurle à tout rompre et en doublant sans arrêt même là où c’est sans intérêt et surtout là où c’est très dangereux, un grand malade ! On a un peu serré les fesses sur ce coup-là. Quand il nous dépose, je lui recommande en le payant d’être plus prudent sur a route et de faire attention à lui mais je crois que c’est vain…

Nous grignotons quelques samossas en se préparant à une longue attente mais le train arrive presque à l’heure. Quand nous arrivons à nos places, des gens y sont installés et se lèvent sans entrain, espérant peut-être qu’on les leur laissera. La nuit se passe aussi bien qu’elle peut se passer dans un train, on ne dort pas trop mal malgré les gens qui s’installent sur les pieds d’Hervé et le rhume qui me chatouille les narines…

9 réflexions au sujet de « Vârânasî, dite aussi Bénarès… »

  1. vous prenez le train pour aller où ????
    de toutes façons, le terminus c’est Monnac et c’est pour bientôt
    on vous y attend, il fait beau … entre deux orages
    à très bientôt
    jmz

  2. Comme ça me rappelle trop de sensations !!!!
    Meme pas que le p’tit Charly il a envie d’être a votre place pour faire découvrir cet ambiance a sa chérie….

    Des bisous de nous deux et on vous retrouve au bout du quai….mais le quai du train a Paris et certainement sous la pluie (on s’en fout je vous ferai le barbecue dans le garage LOL)

  3. un hélicoptère atterrit dans un pré à Monnac …
    ça ne devrait plus tarder !!!
    nous ne serons pas présents pour vous accueillir (de mariage à St-E)
    mais ce n’est que partie remise …
    à très bientôt
    jmz

  4. bon, et la suite ?
    on veut voir le Népal nous !
    et vous n’avez pas d’excuse pour mauvaise connexion en pays en voie de développement
    bises
    jmz

  5. voilà un mois et un jour qu’ils sont rentrés
    plus un mot ni une photo sur le blog
    ils ont été repris par la civilisation
    il n’y a plus d’espoir …

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