La Péninsule Valdès

Puerto Madryn, petite station balnéaire située en regard du Golfo Nuevo au nord de la Patagonie côtière, est la porte d’entrée de la réserve naturelle de la Péninsule Valdès.

Il faut environ 20h pour aller de Buenos Aires à Puerto Madryn en bus. Malheureusement, vers 9h ce lundi 14 novembre, un peu après avoir dépassé la ville de Bahia Blanca (soit après déjà plus de 13h de route), alors qu’une forte chaleur a envahi l’habitacle du bus dont les fenêtres ne s’ouvrent pas, on nous annonce que la climatisation du bus est en panne. Aux dires du chauffeur, il vaut mieux revenir à Bahia Blanca pour la réparation que faire encore 500 km sans clim. Soit.

De retour au terminal de bus de Bahia Blanca, on relativise en se disant que cela va nous permettre de boire un café et on se dirige vers le bar de la gare. Mais là encore, pas de chance, la machine à café est en panne !
Tant pis on prend notre mal en patience et on attend. Au bout d’une heure, la machine à café fonctionne, et au bout de deux, on remonte enfin dans le bus réparé.

On arrive finalement à Puerto Madryn avec beaucoup de retard, à 21h30 (après plus de 24h de voyage). La première chose que l’on fait en arrivant est de consulter nos mails, car on pensait retrouver Colombe et Guillaume pour une potentielle location de voiture ensemble. Ne sachant pas qu’on avait du retard ils nous ont donné rendez-vous à 19h devant l’office du tourisme… raté. On leur refixe alors par mail un rendez-vous le lendemain matin en espérant qu’ils trouveront le mail à temps ; puis nous nous mettons en recherche d’un hôtel. Tous semblent complets et nous n’avons pas réservé. Nous trouvons finalement une petite chambre pas trop chère mais qui sent l’essence…

Le lendemain, sans nouvelle de Colombe et Guillaume, on prend, après une longue hésitation, l’unique bus quotidien pour Puerto Pirámides. Petit port endormi et envahi de touristes aux gilets orange, Puerto Piramides nous accueille dans son camping qui longe la plage. Deux semaines après, on retrouvera encore du sable dans nos affaires…

Nous réservons pour l’après-midi une place avec une des agences du village pour aller voir l’attraction locale (d’où les gilets orange) : les baleines franches australes ! (en moyenne 12m de long et plus de 27 tonnes).

Elles descendent à cette époque de l’année vers le Sud, évoluant dans le refuge naturel des Golfes Nuevo et de San José, pour mettre bas avant de rejoindre en été (austral) les eaux de l’Antarctique.
On se retrouve donc à 15h30 sur une embarcation qui peut accueillir 60 personnes mais qui par chance n’est pas pleine (on doit être une trentaine).

On quitte la plage grâce à un tracteur puisqu’il n’y a pas de ponton et assez rapidement, à une faible distance de la plage, on rencontre la première baleine et son baleineau. Le « capitaine » coupe le moteur du bateau et ainsi débute la magie… Nous gagnons ensuite le large et une autre anse où l’on ne sait plus où donner du regard, des dizaines de baleines nous entourent plus ou moins proches…

 

 

 

 

Le caractère pacifique et curieux de ces baleines permet une observation facile et intéressante. La baleine n’hésite pas à s’approcher de l’embarcation et à jouer avec, elle se penche sur le flanc pour vous regarder.

Le plus spectaculaire reste les sauts qu’elle peut effectuer. Cet animal gigantesque défie les lois de la gravitation…
Quand je réussis une minute à détacher mon regard de l’eau pour le reporter sur Hervé et les autres occupants du bateau j’aperçois sur leur visage le même sourire étiré d’une oreille à l’autre que celui des enfants le matin de Noël.

L’un des baleineaux souffre d’albinisme et n’est donc pas noir avec des taches blanches comme les autres baleines mais blanc. Il est aussi très curieux et joueur ; il passe et repasse sans cesse sous le bateau et semble nous observer.

Au bout d’une heure, il faut déjà rentrer. On aurait pu rester encore des heures à observer ces mammifères géants mais gracieux !

Le lendemain (16 novembre), nous partons dès le matin nous promener par un tout petit sentier le long de la côte qui longe le Golfe.

C’est sous un soleil généreux que nous contemplons les merveilles que recèle cette côte magnifique : eau d’une couleur paradisiaque, nombreux oiseaux marins, grands rapaces et même une baleine et son baleineau à faible distance de la côte.

Nous arrivons enfin à l’endroit où se trouve une colonie de lions de mer. C’est une grosse otarie au large museau dont le mâle porte, au niveau du cou et des épaules, une fourrure plus longue et dense évoquant une crinière (d’où son nom). Généralement, le mâle règne sur un harem d’une dizaine de femelles.

Pour le retour, nous évitons encore le grand chemin poussiéreux emprunté par les voitures et coupons à travers la « pampa » par de petits sentiers.

En fin d’après-midi, j’écris pendant qu’Hervé part s’entraîner. Puis, nous retrouvons enfin Guillaume et Colombe qui arrivent dans le même camping après avoir fait le tour de la Péninsule avec la voiture qu’ils ont louée ce matin et jusqu’à demain soir. On partagera donc avec eux la journée du lendemain de façon à se rendre à la réserve provinciale de Punta Tumbo, à 180 km au sud de Puerto Madryn, puis rentrer à Puerto Madryn pour prendre un bus vers le sud de la Patagonie.
Après avoir fait quelques courses, nous mangeons ensemble assis dans le sable à côté de notre tente…

Jeudi matin, départ à 6h30 direction Punta Tumbo.

Sur la route de nombreux guanacos et des nandous (sorte d’autruche) semblent indifférents à notre présence.

Guanacos

Nandou

Le but de notre excursion est d’aller voir les Manchots de Magellan. Environ 45 cm et 3kg, ces manchots souvent appelés à tort pingouins, vivent dans un nid situé dans un terrier, et sont, chose rare chez l’animal, fidèles.

Le premier manchot que l’on voit sera pris en photo sous toutes ses coutures mais bien vite nous nous rendons compte qu’il y en a partout. Et plus on s’approche de l’océan plus ils sont nombreux. Avec leur démarche dansante et leurs petits cris plaintifs ils sont vraiment trop mignons et n’ont pas l’air trop effrayé malgré notre grande proximité (pas sûr que ce soit une bonne chose !).

A cette période les œufs commencent juste à éclore mais les mamans cachent leurs petits et si on voit facilement les œufs on ne verra aucun poussin.


En début d’après-midi et comme nous n’avons toujours rien mangé nous prenons quelques empanadas à l’accueil de la réserve puis reprenons la route vers Puerto Madryn. Sur la route, on s’arrête quand même dans un centre commercial pour manger un morceau plus conséquent.
A l’arrivée à Puerto Madryn, nous trouvons des places à 17h15 pour le bus de 17h (en retard en raison d’un contrôle de gendarmerie, nous ne partirons en fait qu’à 18h) en direction de Rio Gallegos (nous voulons en fait aller à Puerto Natales mais il n’y a pas de bus direct). Tandis que nos compagnons prennent un bus pour El Calafate à 18h.

Rio Gallegos est une ville spécialisée dans le commerce du charbon, le raffinage du pétrole et l’industrie lainière… pas tellement des choses qui nous fascinent. Nous devons cependant y passer une nuit en attendant le bus pour Puerto Natales qui part le lendemain. À notre arrivée un vent puissant fouette la ville soulevant une poussière épaisse qui nous aveugle. On trouve un petit dortoir dans un hôtel assez proche de la gare, où il y a comme nous beaucoup de touristes de passages et de tous horizons. Les grincements et claquements de la maison et de ses taules ne nous empêcheront pas de bien dormir. Samedi (19 novembre), nous prenons un ultime bus en direction de Puerto Natales au Chili. Le passage de la frontière s’accompagne des habituelles formalités administratives et d’une vérification de nos sacs et nous arrivons vers 16h à notre destination.

2 réflexions au sujet de « La Péninsule Valdès »

  1. Manchot ou pingouin? Toute une histoire!!! Ça a été un grand et long sujet de discussion quand on était en Laponie!!! Finalement, on s’est rendus compte que la confusion vient du fait qu’en anglais, manchot se dit penguin… Ils nous aident pas en même temps les Anglais! Lol!!

  2. enfin des nouvelles fraiches, merci bcp
    sommes très impatients de voir de belles photos des Cuernos del Paine
    excellente « cantine » populaire à Puerto Natales : chez Carlito, le poisson « merluza » y est délicieux et la bière « austral » par cher au litre
    bonne vadrouille
    jmz de Monac

Répondre à Cécile et jean-marie Annuler la réponse.

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