Uyuni, Salar et Sud-Lipez

Ça y est, les photos sont là et nous je travaille à rattraper le retard accumulé…

Lundi 17 octobre, nous avons quitté la charmante ville de Potosi pour celle, plus au Sud, d’Uyuni. C’est une ville très particulière, pas très grande mais avec de larges rues, un peu triste, très plate,  à 3656m d’altitude et balayée par un vent froid quasi permanent. C’est aussi et surtout le point de départ de la plupart des excursions en direction du Salar du même nom et de la région du Sud-Lipez.

Comme tous les autres touristes, et Dieu sait qu’ils sont nombreux à Uyuni, nous nous sommes mis dès le lendemain en quête d’une bonne agence pour organiser notre excursion. On n’aime pas beaucoup passer par des agences mais là on n’a pas tellement le choix, la seule alternative serait de louer un 4×4 (encore plus cher) avec un gros risque de se perdre au milieu de ces zones désertiques dans lesquelles on va s’aventurer. Après avoir comparé et surtout sur les conseils des 3 français avec qui on a visité la mine à Potosi, nous choisissons l’agence Full tour. Il faut être très prudent car un certain nombre d’agences situées à Uyuni sont des agences « pirates » souvent un peu moins chères mais peu sérieuses.

L’excursion sera faite classiquement sur 3 jours et 2 nuits. Le rendez-vous est donné pour le lendemain, 10h, devant l’agence.

Mercredi nous sommes donc à l’heure dite, au point de rendez-vous. Là nous rencontrons nos « coéquipiers » d’excursion : Marlène, une jeune allemande, Vénitius, Brésilien, et Jésus et Vanessa, un couple de madrilènes. Nous faisons également la connaissance d’Eddy, notre guide et chauffeur.

Marlene

Vanessa

Jesus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Venitius

Eddy

 Très rapidement le courant passe bien dans cette équipe dynamique et rigolote. On arrive à communiquer, le plus souvent en espagnol, parfois en anglais ou en français.

Notre premier arrêt de la journée est le cimetière ferroviaire, à quelques km d’Uyuni. Là, dans un décor de fin du monde, de nombreuses locomotives rouillées, vestiges de l’âge d’or du train à vapeur, attendent au bout d’une voie délaissée un départ qui ne viendra plus.

Nous nous arrêtons ensuite dans le petit village de Colchani, à l’est du salar d’Uyuni, qui vit de l’exploitation artisanale du sel. Ce hameau est aussi traversé par les rails de la voie ferrée qui traverse l’altiplano…

L’arrêt suivant a lieu dans le Salar proprement dit. Là, c’est un décor assez irréel. A 3650m d’altitude, c’est un immense désert de sel aveuglant de 12500km², le plus grand du monde (l’équivalent de 2 départements français).

 

Le sel prend des formes hexagonales qui se répètent à l’infini et sur 40 mètres d’épaisseur alternent couches de sel et de glaise. Les réserves de lithium du Salar attirent aussi beaucoup les convoitises…

L’horizon qui se dégage autour de nous est si plat, qu’on devine presque la courbe de la planète. Seules quelques montagnes semblent au loin flotter au-dessus de l’horizon, comme des diamants en équilibre sur leur pointe. Ce qui nous semble un paradis est pourtant bien un enfer pour les hommes qui travaillent (à coups de pioches et de pelles) pour dégager des briquettes de sel non iodé et qui sont payés une misère (moins de 10 bolivianos, soit moins de 1 euro la tonne de sel) sous les brûlures du soleil et du sel qui ronge la peau.De plus, des dizaines de 4×4 parcourent (comme le nôtre) cette immensité, s’arrêtant pendant une durée limitée et chronométrée à chaque étape. On retrouve les mêmes touristes qui descendent en courant du véhicule pour aller se prendre en photos dans toutes les positions possibles devant l’objet de la visite. Nous ne dérogeons pas à cette règle d’ailleurs. Mais c’est ce qui nous gêne un peu dans les tours organisés, et ce qui fait qu’on essaie d’en faire le moins possible.

Cela n’enlève pourtant rien à la splendeur de l’endroit ! Nous nous arrêtons également sur une des îles perdues au milieu du salar, celle d’Inca Huasi qui se transforme en fait temporairement en île lorsque l’eau recouvre l’étendue de sel quelques jours dans l’année, empêchant alors son accès à pied.

Cette île désertique de corail est recouverte de centaines de cactus, parfois  centenaires, dont certains atteignent quatre mètres de haut. Le plus grand atteindrait 12 mètres ; la croissance de cette espèce de cactus est d’environ un centimètre par an. Le bois de ces cactus (une fois qu’ils sont morts et secs je pense) est souvent utilisé dans ces régions pour réaliser des meubles. C’est un bois ajouré et le mobilier et les petits objets ainsi obtenus sont souvent assez jolis et originaux.

Après avoir pris notre repas au pied de la colline qui forme l’île, installés sur une table et des tabourets en sel, nous grimpons tous les 6 au sommet d’où nous jouissons d’une vue panoramique magnifique sur le Salar.

Au terme d’une longue séquence de photos sur le Salar, nous reprenons le 4×4 pour sortir après des kilomètres et des kilomètres de cet immense désert et rejoindre un joli village où notre hôtel est constitué de charmantes petites maisonnettes partiellement construites en sel. Chaque petite maison comprend 2 assez grandes chambres reliées par un petit couloir et des toilettes. La douche sommaire et payante est située dans un autre bâtiment situé un peu plus loin.Avant le repas, toute notre équipe monte au mirador, en haut d’une colline surplombant le village, pour voir le coucher du soleil. Nous croisons un troupeau de lamas méfiants.Malgré un vent fort qui nous glace rapidement, c’est un très grand plaisir pour les yeux de voir les couleurs changer sur le Salar à l’horizon, et les cactus autour de nous se parer de teintes dorées et scintillantes. On se sent privilégié et on se sourit bêtement, émus de partager ces moments qui nous font sentir intimes, alors qu’hier on ne se connaissait pas…Le lendemain, départ à 7h30 en 4×4, des heures dans le véhicule nous attendent.

Nous traversons un nouveau salar, celui de Chiguana et après avoir croisé une armée de pierres, nous observons des vallées « lunaires ».

Armée de pierres

Les différentes étapes de la journée nous permettront de voir plusieurs lagunes aux couleurs fabuleuses et souvent ornées de flamants, aux pieds de montagnes majestueuses parfois enneigées.

Ce sont je crois les plus beaux endroits qu’Hervé et moi ayons vus depuis toujours… Le seul inconvénient est cette perpétuelle course contre la montre qui caractérise les tours organisés, alors qu’on aimerait rester seul à admirer la beauté de ces lieux surréalistes en s’y promenant doucement il faut courir au 4×4 pour rejoindre l’étape suivante… Bon, on ne va quand même pas se plaindre mais il fallait que ce soit dit !

L'arbre de pierre

Laguna colorada

Le soir nous rejoignons un refuge bien plus sommaire que l’hôtel précédent et situé à 4900m (autant dire qu’il n’y fait pas chaud dès que le soleil se cache). De nombreux groupes de touristes sont déjà arrivés. Autour d’une petite table, on se réchauffe autour d’un maté tandis que Jésus joue des airs de flamenco sur une guitare empruntée au groupe d’à côté.

A table, nous nous réchauffons aussi avec du vin, l’humeur est détendue et joviale (l’espace d’une soirée je me suis sentie bilingue, je n’avais jamais si bien parlé espagnol…), tant et si bien que le lendemain, Hervé et moi n’entendons pas le réveil qui aurait dû nous tirer du lit à 4h45. A 5 heures, on tambourine à la porte, nous devons faire nos sacs et sauter dans le 4×4 en catastrophe.

Les premières étapes aujourd’hui sont les geysers de Sol de Mañana.

Il n’est pas encore 6h et malgré les vapeurs sulfureuses (pouvant approcher les 200°C) émanant de mares de boues bouillonnantes et les fumeroles accompagnées d’une douce odeur d’œuf pourri, il fait très froid et j’ai personnellement du mal à réchauffer mes orteils engourdis. Ces manifestations révèlent bien l’impressionnante activité géothermique de ce site.Nous partons ensuite prendre notre petit déjeuner (debout contre le 4×4) au Salar de Chalviri, où se trouve une piscine dont les eaux sont à 37°C. Si Hervé a eu le courage de se déshabiller pour se baigner, je n’ai pu qu’y mettre mes pieds frigorifiés (et instantanément réchauffés).Mais la baignade est rapide, c’est encore plus la course aujourd’hui car nous devons laisser Marlène et Vénitius à la frontière chilienne où ils prendront, comme beaucoup, un bus pour San Pedro de Atacama (qui va judicieusement leur éviter la remontée vers Uyuni).

Après un bref passage dans le désert de Dali, hommage rendu au peintre en raison de la forme et des couleurs chaudes des pierres sculptées par le vent, nous atteignons la Laguna Verde, qui n’est pas exactement verte à cette heure (puisque sa couleur dépend du vent et de la position du soleil) mais n’en perd pas pour autant de sa somptuosité.

A la frontière chilienne

Vigogne

La dernière étape a donc lieu à 9h à la frontière, où après nos avoir fait nos adieux, nous reprenons la piste pour de longues heures en direction d’Uyuni. Enfin, c’était ce que nous pensions être la dernière étape. Car sur la route, à près d’une heure et demie d’Uyuni nous tombons en panne… au milieu de nulle part. Notre guide et chauffeur semble s’y connaitre à peu près autant que moi en mécanique. Il réquisitionne toutes les bouteilles d’eau pour remplir le réservoir du radiateur  et tous les autres 4×4 s’arrêtent, chacun y allant de son conseil ou de son pronostic. Finalement un des autres 4×4 nous tracte grâce à un câble d’acier mais il va assez vite, et dans le véhicule on ne fait pas trop les malins et on attache nos ceintures. Au bout de quelques kilomètres, le guide réessaye de démarrer et la voiture repart. On réussira finalement à rentrer à Uyuni par l’opération d’on ne sait quelle entité divine.

Cette longue journée dans les étendues désertiques et arides du sud de la Bolivie nous a rincés et après un repas rapide, nous nous endormons sans tarder. De surcroit, nous devons prendre demain matin un bus à 6h pour Tupiza et il n’est pas question cette fois ci de rater le réveil.

5 réflexions au sujet de « Uyuni, Salar et Sud-Lipez »

  1. J’adore, j’adore, j’adore!!!!!!
    Je suis vos aventures depuis le départ et je suis fan!!!
    Je sais à quel point tenir un blog quand on est en vadrouille en Amérique latine est difficile (j’ai vécu 9 mois au Mexique), mais t’assures Anna ;-) !
    Certains des coins où vous allez font partie de ma liste de découvertes à faire…mais pour l’instant c’est reporté…alors je voyage grâce à tes récits et à vos photos qui sont magnifiques! J’attends la suite avec impatience!!!!

    Bises

    Sandra

  2. C’est mieux avec les photos. Vous vous etes amuses sur le desert de sel. Ravis de voir que vous avez retrouve un wifi de meilleure qualite.

  3. Waouh, les photos parlent d’elles mêmes… Quelle beauté, quelle magie dans les paysages que vous traversez… A croire que les photos sont retouchées tant il y a de couleurs, c’est extraordinaire !!!
    On pense bien à vous les amis !
    Bisous

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