BUENOS AIRES

Nommée Puerto Señora Santa Maria del Buen Aire (« port Notre Dame Sainte Marie du Bon Vent ») lors de sa fondation en 1536 par Pedro de Mendoza, Buenos Aires est aujourd’hui une immense ville de 3 millions d’habitants (13 millions avec sa banlieue).

Les clichés que l’on connait à son sujet sont en grande partie fondés ; c’est une ville moderne, animée et cosmopolite, dont les habitants (les porteños) sont sympathiques et chaleureux, où le tango est omniprésent, la nourriture raffinée, le vin de qualité et l’ambiance de certains quartiers populaires à nulle autre semblable. On aurait aimé avoir beaucoup plus de temps pour découvrir cette capitale séduisante, mais nous n’avions que 5 jours qui nous ont enchantés.

En arrivant à la gare routière, nous avons dû d’abord prendre le métro pour nous rendre dans le centre-ville, puis trouver un hébergement. Après consultation de plusieurs hôtels, on constate que les prix sont élevés, bien plus que ne le laissait présager notre guide. Nous trouvons finalement un dortoir dans une auberge de jeunesse, à un prix acceptable, près de la place du congrès. L’après-midi nous flânons dans les rues. L’avenue du 9 juillet que l’on peine à traverser serait « la rue la plus large du monde », il semble qu’il y ait 16 voies à l’endroit le plus large. Nous nous dirigeons vers la Place de Mai, située entre la Casa Rosada (Maison Rose) qui accueille les bureaux de la présidente Cristina Kirchner, le Cabildo (ancien hôtel de ville reconverti en musée) et la principale cathédrale de la ville. Cette place accueille chaque jeudi les Madres de la Plaza de Mayo (« mères de la Place de Mai ») qui s’y réunissent pour rendre hommage à leurs enfants ou petits-enfants disparus pendant la « guerre sale» (1976-1983).

Plaza de mayo

Casa Rosada

De là nous redescendons vers le quartier de San Telmo plus au Sud car nous savons que nos amis Samuel et Vanessa et leur petit Baptiste, qui sont en stage à Buenos aires pour 2 mois, résident dans ce quartier, à l’hôtel Carly.

San Telmo est aujourd’hui un quartier populaire agréable et de caractère, doté d’une histoire riche. On y trouve, tout autour de la place Dorrego, des boutiques d’antiquités à foison, et même un marché aux antiquités le dimanche. Dans l’étroite rue Defensa qui longe cette place, de nombreuses boutiques de vêtements branchés ou de créateurs.

Quand nous arrivons à l’hôtel Carly, les copains sont sortis nous dit-on, aussi nous retournons sur la place Dorrego pour boire une petite bière. Là, installés en terrasse sur la place, on observe un couple de danseurs de tango, ébahis que tant de force, de souplesse et de grâce puissent s’allier ainsi.

En retournant un peu plus tard à l’hôtel Carly, on retrouve enfin les copains qui ne nous attendaient pas déjà. Nous passons la soirée ensemble, et après avoir fait quelques courses à l’incontournable marché de San Telmo, dînons dans la petite cour intérieure de l’hôtel : saucissons, camembert et salade composée… Il reste une chambre libre dans l’hôtel Carly, moins cher que celui où nous logeons, aussi on décide de déménager dès demain. En plus cet hôtel semble un véritable microcosme, avec des personnages (dont certains vivent là à l’année) hauts en couleurs ! Juan le biochimiste mystique, qui soigne sa tumeur avec des légumes et des fruits, Adrian, le prof de peinture exubérant et chaleureux, Flore, la gamine débrouillarde et dynamique d’une employée de l’hôtel… En bref, un endroit comme on les aime.

Nous rentrons tard ce soir-là à pied à notre hôtel, plus de 40 minutes de marche. Et tombons comme des masses. Mais le lendemain nous sommes réveillés tôt par les bruits de la rue. Nous remballons nos affaires et repartons en métro direction l’hôtel Carly où nous déposons nos affaires. Nous partons ensuite découvrir le Micro-Centro, quartier d’affaire, dont l’avenue piétonne Florida est l’artère principale, avec ses boutiques, ses galeries élégantes et ses marchands ambulants. Nous passons aussi un long moment dans les magasins de sport et dans la librairie attachée à l’alliance française.

Le soir du même jour nous sommes à 20h devant la porte de la Bendita Milonga, une milonga de San Telmo où joue chaque lundi et mercredi l’orchestre El Afronte (http://www.elafronte.com.ar/).

Impossible de venir à Buenos Aires sans essayer d’apprendre quelques pas de tango, même pour nous qui sommes, comme chacun sait, de grands danseurs !!!  C’est d’ailleurs un vrai carnage… allez comprendre… Une heure  de cours ne suffira pas à faire de nous des danseurs mais nous donne tout de même envie d’apprendre.

Si les premiers pas du tango ont été improvisés dans la rue, cette danse atteint aujourd’hui un degré de sophistication inégalé. C’est une danse complexe et sensuelle avec de nombreuses règles et des codes à respecter. Après le cours, on regarde admirativement les amateurs éclairés et les passionnés tournoyer sur la piste, toujours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et avec sur le visage un sérieux qui témoigne de la concentration et de l’écoute nécessaires à la communication entre les 2 partenaires. On a même le droit à une démonstration d’un couple professionnel reconnu, stupéfiant !

Jeudi nous décidons d’opter pour un mode de déplacement touristique mais fort pratique : le bus jaune. C’est un bus  qui dessert 20 stations dans Buenos Aires et qui évite donc de prendre un taxi ou le métro ou de galérer à trouver le bon bus pour aller d’un point que l’on visite à un autre. De plus ce bus permet d’entendre des explications dans plusieurs langues sur les différents sites. Cependant les horaires sont peu respectés (probablement du fait de la circulation très dense en ville) et on doit parfois attendre longtemps le passage du fameux bus jaune. Ce système nous a permis de découvrir une Buenos Aires aux multiples facettes en nous rendant successivement et depuis San Telmo :

  • Au stade Boca Juniors

Situé en pleine ville dans le quartier populaire de la Boca, ce stade  aux couleurs jaune et bleu (pour choisir après maintes hésitations les couleurs dans lesquelles évoluerait le très populaire Club Atletico Boca Juniors, il avait été décidé de prendre les couleurs du drapeau du prochain bateau qui entrerait au port… et ce fût un navire suédois) renferme même un musée. Et c’est bien-sûr dans l’équipe de la Boca Junior que jouait Diego Maradona.

  • À Caminito

C’est en fait la rue la plus célèbre du quartier  ouvrier de La Boca, située tout au sud de ce dernier.  Ce quartier  qu’il est difficile de visiter entièrement du fait de sa (prétendue) dangerosité par endroit, présente un aspect typique avec des façades d’habitations très colorées  le plus souvent en tôle. En effet, après l’entretien des bateaux, les habitants du port avaient pour habitude d’utiliser les surplus de peinture pour décorer leurs façades.

Caminito est par conséquent un lieu aux  couleurs très vives, muni d’un marché artisanal qui attire beaucoup de touristes et où résonnent des airs de tango sur lesquels se produisent des danseurs pour quelques pièces.

Sur les façades, on retrouve également de grandes figurines représentant des danseurs, des personnages importants de Buenos Aires ou des joueurs de foot…

  • À Puerto Madero

Le plus récent des 48 quartiers (Barrios) officiels de la ville est aussi aujourd’hui le plus cher. Avec ses immenses immeubles brillants et  ses grands parcs verts, c’est un endroit agréable pour se promener. C’est d’ailleurs là que l’on s’est posé un moment pour grignoter un sandwich.

On y trouve aussi la Fragata Sarmiento, un trois-mâts de 85m de long, qui a été l’un des navires écoles de la marine argentine et a fait 39 voyages à travers toutes les mers du monde entre 1899 et 1938 sans jamais participer à un combat. En 1962, elle a été déclarée Monument Historique National et peut maintenant être visitée.

  • À Recoleta

Avec tous ses parcs luxuriants et bien entretenus, ses musées  et ses bâtiments à la française, Recoleta est un quartier distingué et branché mais semble-t-il élitiste. Il est très célèbre pour son impressionnant cimetière riche en statues et monuments funéraires en marbres. Les cryptes renferment les dépouilles des personnages importants de la ville (hommes politiques, écrivains, militaires, célébrités…) et notamment celle d’Eva Perón.

Au moment où nous visitons le cimetière, le soleil  a commencé à baisser et étire les ombres des statues et un vent frais s’est levé, accentuant la sensation étrange que l’on ressent dans cet endroit lugubre et lumineux en même temps.

Pour terminer nous visitons le très beau et très fourni musée des Beaux-Arts…

Quand nous nous décidons à rentrer à l’hôtel Carly, nous sommes lessivés. Qui eut crû que les visites citadines fatiguent autant voire plus que les journées de marche en trek ?!

Vendredi, on traine un peu plus, à l’hôtel et dans le quartier San Telmo…

Le rituel du maté

On prépare notre départ puisque nous avons décidé de nous rendre en fin de journée et jusqu’au lendemain avec Sam, Sassou et Baptiste à Tigre (prononcer tigré).

Tigre, c’est une petite agglomération à 35 km au nord de Buenos Aires. C’est la destination privilégiée des Porteños qui veulent prendre l’air le week-end. Plus que cette charmante ville, c’est le Delta situé juste derrière que l’on vient voir.

On part donc à pied de l’hôtel pour rejoindre Puerto Madero où l’on prend à 18h30 un bateau-navette qui au terme d’une heure et demi de navigation nous permet de rejoindre les rives de Tigre. Pendant la traversée, et malgré le vent frais qui nous pince, on reste dehors et  on contemple la  vue fabuleuse sur Buenos Aires dont on se rend bien compte de l’immensité. Nous avons en outre la chance d’être accompagné d’un franc soleil.

En arrivant, on se met en recherche de l’hôtel que deux charmants messieurs nous ont indiqué (et qui devrait n’être pas trop cher). Quand on y arrive, il reste une grande chambre de 4 lits et c’est une chance car il semble que tous les hôtels soient pleins du fait d’un tournoi de foot. À côté de celle-ci un large couloir fait office de petit salon. On y passe la soirée, en buvant du vin rouge et en bavardant.

Le lendemain, samedi, nous retournons en direction du centre pour aller prendre un des « bateau-bus » qui nous emmènera en promenade sur les canaux aux eaux marron car riches en fer du Delta.

Mais il y a tant d’offres qu’on ne sait que choisir. On optera finalement pour un départ depuis le Puerto (port) De Frutos où l’on traine un moment dans le marché. Une heure de navigation sur les cours d’eau du Delta offre un aperçu de la vie des habitants le long de ces paisibles canaux, avec leur bateau pour unique moyen de transport. On découvre des maisons sur pilotis et des demeures coloniales sur les berges, mais aussi des cimetières d’épaves de bateaux rouillés.

Bateau-bus

Après ce tour, on mange un morceau, on se balade un peu puis on regagne lentement le centre de la ville pour aller prendre le train qui nous ramènera à la capitale. Ce dernier est bondé et l’on est content d’arriver enfin à Buenos Aires. De là nous laissons nos amis qui rentrent directement à l’hôtel en métro tandis que nous nous rendons au terminal de bus qui se trouve à côté du terminus du train. Nous voulons réserver nos billets de bus pour partir à Puerto Madryn demain.

Alors qu’on discute distraitement en marchant dans la rue qui grouille de monde, un homme interpelle Hervé et lui dit quelque chose au sujet de son sac, qu’il ne relève pas. Quelques secondes plus tard une dame (surement complice) nous tend du papier toilette en nous disant de regarder nos sacs. On vérifie alors et on se rend compte que nos sacs et nos vêtements sont couverts d’éclaboussures d’une substance blanche et gluante. Mais on ne se fait pas prendre au piège. On a en effet entendu parler de cette technique qui consiste à vous asperger d’une substance gluante et tandis que vous quittez vos sacs et les posez à terre pour nettoyer vos vêtements, quelqu’un vole vos affaires restées au sol sans surveillance. On continue donc notre route jusqu’au terminal de bus où l’on se nettoiera prudemment en surveillant nos affaires de près. Puis après avoir pris nos billets pour demain soir nous rentrons enfin à l’hôtel.

Le dimanche est jour de marché à San Telmo, mais aujourd’hui est un jour particulièrement animé puisque c’est le 41ème anniversaire de la féria de San Telmo.  Aussi en plus du classique marché d’antiquités et d’artisanat trouve-t-on toutes sortes de stands d’animations festives sur la place Dorrego. En outre une foule compacte emplit la place et la rue Defensa, apparemment jusqu’à la Place de Mai, dans une ambiance de fête de village et sous le soleil.

Après cette agitation, nous fuyons la foule et la chaleur et nous isolons pour manger dans un restaurant japonais rafraichis par la climatisation. Là, on partage un plateau de merveilleux sushis qu’on déguste avec délectation, arrosés d’un bon rosé bien frais, tandis que le petit Baptiste s’endort comme une masse dans les bras de sa maman…

On traine encore un peu dans les rues et entre les différents étals (vêtements, bijoux faits main, peintures et arts de toutes sortes) puis on prépare notre départ pour Puerto Madryn.

Nous prenons le bus en fin d’après-midi et partons pour 20h de trajet (en semi-cama, c’est-à-dire simple siège inclinable, car le cama était trop cher !)

9 réflexions au sujet de « BUENOS AIRES »

  1. pas de photos à coté de la statue de Maradona ?
    suis déçu

    bonne chance pour les baleines sur la peninsula Valdès
    moi je n’avais vu que des élephants de mer et des lobos marinos
    bises
    jm de Monnac

  2. salut les copains !!on voit que tout se passe bien tant mieux pour vous votre blog est super et les photos super cool
    nous aussi tout le monde va bien on vous fait de gros bisous en espérant avoir bientot des nouvelles gros bisous
    ps: thibault attend des cartes postales!!

  3. On dirait bien que vous vous êtes bien amusés. Je me demande pourtant pourquoi vous n’avez pas pris un bon Gaucho pour déjeuner avec une viande délicieuse! Buenos Aires semble être une ville vraiment moderne et très jolie!

  4. Quelle belle retranscription de votre immersion à Buenos Aires, ça me rappelle il y a tout juste un an quand j’y étais. Bon trip à Puerto Madryn et n’hésitez pas à louer une auto pour visiter la péninsule Valdès, ça en vaut vraiment le coup, vous allez kiffer la rencontre avec les baleines. Sinon, je tiens à vous présenter le petit Basile né le 12 novembre dernier qui vous salue et vous embrasse tous les 2 comme son papa.

  5. Coucou le loulous, j’avais pris un peu de retard dans votre épopée, j’ai profité de cette nuit calme au boulot pour me mettre à jour… Encore du rêves, plein beaucoup de belles images et de jolis textes pour nous faire rêver!!! ( même si on est un peu jaloux parfois!!! ;) )

    Ici tout va bien, on profite encore de l’automne indien, nos nains se portent à merveille, Olympe se demande comment le père Noël va pouvoir lui apporter tous les jouets du catalogue en même temps et Gabin est à fond avec ses  » Mooman!!! » et « Papaaaa!!!  » (kro mignon!!!)

    On a attaqué les travaux au Fraisse, en ce moment mon meilleur ami est un pied de biche, il m’

    • (…) aide à y voir plus clair et ainsi à donner de l’espace et de la clarté à la maison!!!! Coté cour on a gratté la friche derrière la maison mais il y a encore du boulot!!!
      On a toujours pas vendu l’appart à Saint-E, ça tombe bien on a eu un dégât des eaux avec la terrasse, que du bonheur RDV dans 10 jours avec mes amis les experts, je suis impatient, pour info ce dégât s’est déjà produit il y a 1 an!!!
      Voila les news, les Jacot-Verdier vous souhaite tout le bonheur de monde et encore plein de belles aventures!!! Spéciale dédicace à Kilian Jornet Paulo!!! biz biz les z’amis!!!!

  6. Même sur le net Kiki sait pas faire court….Presque prêt a nous faire croire que parfois il bosse la nuit…..Vais p’t'etre plus vouloir monter un cab avec lui sinon il va me mettre au boulot ^^……Des bisous les loulous (en espérant encore que le colis arrive a temps)…..et des bisous a Sab,Kiki et les p’tits loulous.
    Charly et Del futurs altiligériens

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