Salta, Cachi et Cafayate

Salta, avec son architecture coloniale bien conservée, est une grande ville (470 000 habitants) qui sait faire oublier sa taille et conserve un charme de bourgade.

Nous y avons passé 4 jours essentiellement occupés à nous reposer et à profiter des multiples services qu’offre cette ville touristique. Il nous a bien entendu fallu laver tout notre linge, compléter notre trousse à pharmacie (ce qui n’est pas une chose facile, pas moyen de trouver de l’Elastoplaste ou des pansements spéciaux contre les ampoules), trouver des chaussures de course pour Hervé, développer une photo d’Isaac et Térésa et la leur faire parvenir…

Et pour nous remettre de tout ça, faire la grasse matinée, manger de la très bonne viande (la qualité de la cuisine ici nous ravit ; pour limiter les frais on prend un gros petit-déjeuner à l’auberge, on mange dans un bon resto vers 14 ou parfois 15h et le soir on se fait un bouillon ou une soupe à l’auberge dont la cuisine spacieuse et bien équipée est en libre accès) ou de très bonnes glaces, trainasser le nez en l’air dans les rues piétonnes autour de la place du 9 juillet, fureter dans les librairies à la recherche de livres en français…

Nous avons aussi été boire un coup le dernier soir dans la rue Balcarse, une des rues au centre de la vie nocturne à Salta, pour découvrir les peñas. Ce sont des bars ou clubs, où initialement les gens se rassemblaient pour manger, boire, écouter et jouer du folklore. Aujourd’hui les peñas sont devenues plus touristiques avec des concerts à heure fixe… Il y a aussi dans cette rue des bars dansant et des boites de nuit et surtout une foule essentiellement constituée de personnes jeunes.

Le vendredi 4 novembre, la sonnerie du réveil nous tire du lit, complétement hébétés par ce changement de rythme, un peu avant 6 heures car nous devons prendre un bus à 7 heures en direction de Cachi. La route pour y accéder est incroyable et traverse le parc national Los Cardones, du nom des cactus dont il est richement orné.A Cachi, mignonne petite ville traditionnelle et paisible des Valles Calchaquies, une région reculée de l’Argentine, nous rencontrons Colombe et Guillaume, 2 compatriotes enseignants à la réunion en voyage en Amérique du Sud pour 4 mois qui sont comme Hervé des adeptes de la course à pied, et qui descendent du même bus que nous. Comme il existe un tronçon de route entre Cachi et Angastaco, plus au Sud, qui n’est pas desservi par les bus, ils nous proposent de partager avec eux un « remise », c’est-à-dire un taxi, pour descendre jusque là-bas et rejoindre ensuite Cafayate. L’idée nous intéresse mais notre itinéraire et l’agenda correspondant ne s’établissant souvent pour nous qu’à la dernière minute, nous ne savons pas quand nous partirons. On décide d’y réfléchir, de se renseigner dans l’après-midi et de se retrouver en fin de journée pour en reparler autour d’un verre de vin.

Après nous être installés au camping (pour 20 pesos soit un peu moins de 4€, on peut poser notre tente dans un emplacement carré assez grand, entouré d’une haie d’arbustes un peu défraichie et équipé d’un traditionnel barbecue en pierre, le tout à l’ombre généreuse d’un grand arbre) et au sein de ce dernier nous profitons de la piscine (municipale) rapidement envahie d’ados.

Vers 18h on rejoint nos compatriotes, et on s’installe en terrasse d’un petit bar pour goûter le vin local. Au terme de ce petit apéro, on ne sait toujours pas comment on va procéder mais on s’oriente vers un départ le lendemain et on se connait un peu mieux. Nous enchainons par un barbecue (notre premier en Argentine) au camping, chorizo et salade.

Le lendemain matin, nous grimpons Hervé et moi jusqu’à une croix au-dessus du village où nous avons un beau point de vue.

Puis accédons par le même chemin au grand cimetière du village. On aperçoit sur notre gauche une piste d’atterrissage, aussi insolite que ça puisse paraître…

Nous redescendons et faisons le tour de ce village qui, sûrement du fait du calme qui y règne et de la blancheur des murs, sent les vacances.Nous récupérons nos affaires au camping et retrouvons Colombe et Guillaume pour un départ finalement prévu à 13h et dont le tarif est fixé à 500 pesos pour 4. Un Kangoo semble nous attendre devant l’agence de taxi. Nous sommes prêts à partir quand arrivent un suisse et une espagnole, qui demandent à voyager avec nous (si l’on est d’accord) et à partager les frais. La personne de l’agence leur dit que c’est OK pour 600 Pesos. Tout le monde est content. Mais soudain le tarif passe à 750 pesos car il faut un véhicule plus grand (un kangoo) pour rentrer 6 passagers. Et de nous faire croire que le véhicule initialement prévu était une vieille 504 qui vient d’arriver. Un peu agacés par cette tentative flagrante d’arnaque on demande les prix de l’agence d’en face, qui pour nous faire patienter annonce 500 pour 6 et finit par fixer son prix à 600, pour un Kangoo. Après près d’une heure de tergiversations et de négociations, nous partons enfin tous les 6 pour Cafayate.

La route est une piste qui est très mauvaise par endroit (boue et grosses ornières) ce qui explique probablement l’absence de bus. Et au terme d’environ 5h de trajet nous arrivons enfin dans la charmante ville de Cafayate réputée pour être la 2ème région viticole d’Argentine par sa qualité. On y produit notamment un vin blanc sec aromatique très bon à partir du cépage nommé Torrontès.

A Cafayate, tandis que nos compagnons se mettent en recherche d’un hôtel, nous allons nous installer au camping municipal, à 1km de la ville.

Le lendemain, nous louons des vélos et prenons des billets pour le bus qui remonte en direction de Salta, par une route différente de celle que nous prise pour venir. Là nous retrouvons Colombe et Guillaume. A une cinquantaine de kilomètres, on nous dépose nous et nos vélos. Ceci va nous permettre de traverser une belle partie de la magnifique quebrada de Cafayate pour rentrer en pédalant sur Cafayate. Tout le long du parcours, des arrêts sont signalés par des panneaux, aux plus beaux ou plus remarquables points de vue.

La gorge du diable

L´amphithéâtre

L´amphithéâtre

El Sapo (Le crapaud)

Les couleurs des roches et montagnes nous entourant sont somptueuses et on pédale sans peine en dévorant des yeux les alentours, d’autant plus que la route est relativement plate.

C’est l’avantage du vélo… on parcourt de nombreux kilomètres tout en ayant le temps de regarder et de participer au paysage.

Cependant Colombe et Guillaume sont très sportifs et si eux et Hervé ont peu de mal à maintenir une allure très soutenue et à prendre les montées comme les descentes à pleine vitesse, je reste toujours un peu en retard. J’avouerai même que mes cuisses me brulaient un peu à l’arrivée, alors qu’eux 3, frais et pimpants, semblaient prêts à refaire le trajet en sens inverse.

Le soir, nous profitons de la douce température pour goûter au fameux Torrontes de Cafayate en terrasse, au bord de la place centrale puis mangeons tous les 4 au resto.

Lundi 7 novembre, après une matinée tranquille pour moi et d’entrainement (à la course pardi !) pour Hervé, nous prenons à 14h un bus pour Tucuman (plus de 4h de route) où sous une chaleur écrasante nous prenons rapidement et toujours accompagnés de Colombe et Guillaume une correspondance pour Buenos-Aires. Grâce à un peu de prospection et de négociation nous réussissons à voyager en «cama» (siège inclinable tout confort) pour le prix d’un «semi-cama» (bien moins confortable pour 20h de route). Les tarifs restent cependant bien au-dessus de ceux qu’on a connus en Bolivie…

Nous arrivons donc mardi 8, dans la capitale… un peu effrayés par la taille de cette ville mais prêts à en découdre.

5 réflexions au sujet de « Salta, Cachi et Cafayate »

  1. Joli post encore une fois… Et jolies photos… Mais il nous manque un renseignement…
    Combien de jours après cette balade en vélo as-tu passé sans pouvoir t’asseoir???!!! ^^
    Pour l’Elasto et les pansements, si tu as besoin qu’on en mette dans le colis, préviens-nous… Et j’aurais besoin de l’adresse aussi… ;)
    Gros bisous à vous deux!!…

    • Concernant le renseignement qui manque : seulement 1 ou 2 jours légèrement sensibles, pas pire donc! pour le reste on en reparle par mail… Bisous ma biche

  2. nous avons encore les papilles qui frémissent au seul nom de Torrontès …
    dommage que vous n’ayez pas pu vous arrêter à Molinos dans les Calchaquies (élevage de vigognes)
    avez-vous eu droit à un concert dans l’amphithéâtre ?

    à San Martin de los Andes, si vous avez du temps avant la course d’Hervé, ou après pour vous reposer, nous vous conseillons chaudement Junin de los Andes, un peu plus au nord (super restau libanais à un coin de la place principale) et surtout, le magnifique Parc National du volcan Lanin qui est co-géré par les Indiens Mapuche : nous y avions amèrement regretté de ne pas avoir de tente.

    ne perdez pas trop de temps à Bariloche
    par contre nous avions adoré El Bolzon, un peu plus au sud, son calme, son marché artisanal, ses produits bio, la musique dans le parc et les sculptures dans la forêt brûlée,
    encore plus au sud, la parc national des Alerces et la ferme de Butch Cassidy et le Kid …

    y a tellement de choses à voir, et la Patagonie vous appelle de plus en plus
    bises de Monnac
    jmz

  3. Bonjour

    J’ai trouvé votre blog pendant les préparatifs de mon voyage en Argentine.
    Pour le vélo à partir de Cafayate pour la Quebrada de las Conchas, le mieux est-il de se faire déposer en bus puis revenir en vélo (j’ai l’impression que ça monte dans ce sens) ou bien de filer en bus, et de faire le retour à vélo?

    Je vous remercie

    Marie-Alice

    • Bonjour Marie-Alice,

      Désolée de n’avoir pu répondre avant. Si je me souviens bien, nous sommes partis de Cafayate en bus avec nos vélos « sous le bras » et on nous a déposés à environ 50km de Cafayate. Nous sommes redescendus (c’est pas violent mais globalement ça descend dans ce sens là) en direction de la ville tout en s’arrêtant régulièrement pour visiter les points intéressants de la Quebrada (Cf les photos).
      Bon voyage.

      Anna

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