L’île de Chiloé

L’Ile de Chiloe est en réalité un archipel verdoyant habité par un peuple de pêcheurs dont la longue résistance à l’influence du reste du pays est aujourd’hui légendaire.  L’île principale, la 2ème d’Amérique du Sud par sa taille (180km de long sur 50 de large), n’est sortie de son isolement qu’après la fondation de Puerto Montt de l’autre côté du canal en 1850. Le climat y est rude et surtout pluvieux, d’où une végétation luxuriante et d’un vert profond, et l’eau est omniprésente. L’île vit d’ailleurs en communion avec la mer ; l’architecture et la cuisine en sont le témoignage.

Elle s’enorgueillit aussi de la présence de 150 églises en bois, dont 16 classées au patrimoine mondial de l’Unesco.

Les personnages de la très particulière et riche mythologie chilote peuplent ces îles. Depuis le gnôme répugnant à la sirène ou à la sorcière, ils façonnent la culture et la vie de ce peuple étonnant.

Samedi 17 : Nous quittons San Martin de Los Andes. Après un passage sans encombre à la douane chilienne pourtant pointilleuse, nous franchissons la frontière en direction de Valdivia par Pucon sans détacher nos regards du volcan Lanin qui nous domine.

Arrivés à Valdivia, on saute immédiatement dans un bus pour Puerto Montt. De là et après une nuit de repos dans un petit hôtel proche de la gare routière, nous reprenons dimanche matin un bus pour Castro sur l’île de Chiloé.

Dimanche 18 : Nous traversons dans le bus et à bord d’une embarcation le canal de Chacao jusqu’à la ville du même nom située sur l’île principale, l’Isla Grande de Chiloé, puis au terme d’une heure et demi de route environ nous arrivons à Castro.

Pendant la ½ heure de traversée nous avons eu le temps d’admirer le vol lourd mais magnifique du pélican au ras de l’eau. Son vol en groupe forme un V parfait.

A Castro, nous trouvons assez vite l’hostal Cordillera où nous posons nos sacs avant de partir à la recherche du restaurant Don Octovio, situé dans un palafito et où on déguste un excellent assortiment de fruits de mer et poissons en observant les bateaux.

Les palafitos sont des maisons en bois construites sur pilotis aux bords des estuaires et des lagunes.

Cette architecture singulière, classée monument historique et protégée, donne à Castro une grande partie de son charme.  Nous nous promenons ensuite dans la ville, où les activités principales des habitants en ce dimanche après-midi semblent être la flânerie et la déambulation.

Sieste en bonne compagnie...

L’église San Francisco de Castro à la façade un peu défraichie saumon et violet possède un intérieur tout en bois vernis assez surprenant.

 

Lundi 19 : Nous prenons dans la matinée un bus pour Cucao afin de nous rendre au parc national Chiloé. Ce parc de 43 000 hectares est longé par la côte pacifique et possède une flore et une faune incroyablement riches (notamment de nombreuses espèces endémiques chilotes d’oiseaux et le Poudou, plus petit cervidé du monde).

Route d'évacuation en cas de tsunami. Rassurant, non ?!

Comme Hervé a encore des séquelles de la course, sa cheville droite n’ayant pas encore retrouvé son volume normal, nous ne pouvons faire que des balades courtes et peu difficiles. Cela tombe bien, cette partie du parc est bien aménagée et de courtes promenades permettent de s’enfoncer dans la forêt dense et humide par un sentier où de nombreuses indications pédagogiques sont données sur la faune et la flore locales,

 

ou d’emprunter le sentier des dunes qui après avoir traversé une forêt côtière débouche sur les dunes de la plage.

Les vagues rugissantes du Pacifiques nous effraient, même d’assez loin. Nous ne pouvons de toute façon pas nous approcher très près à cause d’une rivière au courant suffisamment fort pour nous empêcher de la traverser.

Nous revenons ensuite sur Castro où nous passons une 2ème nuit.

Mardi 20 : Nous quittons Castro avec toutes nos affaires et prenons un minibus en direction de l’île Quinchao. Nous traversons grâce à un ferry à Dalcahue.

Une route longiligne traverse l’île et nous nous faisons déposer d’abord dans la ville d’Achao. Ce petit village sympathique au bord de l’eau possède une belle église classée que l’on ne pourra visiter du fait des horaires d’ouverture assez fantaisistes. On y flâne un moment et on nous y sert, il faut le noter, le plus mauvais chocolat chaud jamais goûté.

Nous visitons ensuite le petit village de Curaco de Vélez, calme et tranquille, où l’on peut admirer aussi l’architecture chilote classique : maison basse, avec un bardage et de petites tuiles plates en bois.

 

 

Nous revenons ensuite sur Dalcahue (en huilliche, « l’endroit des bateaux »), que l’on trouve sous la pluie.

Nous y découvrons la Paella Marine (soupe de fruits de mer et poissons assaisonnée de beaucoup de persil et autres aromates) et un autre plat typique dont on a oublié le nom.

Mercredi 21 : Nous prenons après une heure et demie d’attente un bus pour Tenaun à un peu moins de 40 km de Dalcahue. Mais la route est un chemin de graviers sur toute la 2ème moitié. Voir le très joli village de Tenaun se mérite donc !

L’église bleue Nuestra Senora di Patrocinio qui a donné son nom au village (Tenaun signifie 3  monts) est superbe et, elle aussi, classée ; l’intérieur tout en bois n’a rien à envier à l’extérieur.

Ce petit village est le point de passage jusqu’à l’île de Mechuque. Après une courte prospection nous tombons sur le propriétaire jovial d’un camping désert qui nous propose de nous emmener dans son petit bateau pour 20 000 pesos chiliens. Nous avons rencontrés un couple de français, Michel et Marie-Louise, en descendant du bus qui voudraient aussi se rendre sur l’île et nous décidons donc de partager d’embarcation.

A midi nous prenons donc le départ pour une heure de navigation en direction de la petite île de Mechuque. Cette île hors du temps dégage une atmosphère apaisante. Les rues du village de Mechuque sont quasiment désertes du fait de la saison qui n’est pas encore haute. Les maisons recouvertes de tejuelas (toitures typiques), les palafitos, le pont pittoresque, les herbes folles de la petite place principale ajoutent au charme et à la poésie de cet endroit.

Là encore on flâne pour découvrir l’île mais deux heures sont largement suffisantes pour en faire le tour. Nous retrouvons ensuite notre « capitaine » qui nous ramène à Tenaun sur une eau plus agitée par la forte brise qui s’est levée. Une légère pluie nous oblige à nous abriter dans la minuscule cabine du bateau.

Nous buvons un café avec Michel et Marie-Louise dans un petit bar où nous sommes les seuls clients et dont la propriétaire semble presque surprise de nous voir nous installer et commander.

Nous rentrons par le bus de 17h30 et retournons à Castro puisqu’il nous y sera plus facile de remonter vers Ancud.

Jeudi 22 : Nous prenons en fin de matinée un bus vers Ancud que nous rejoignons en 2h par une déviation, du fait de l’écroulement d’un pont. Les paysages alternent entre vastes pâturages et forêts luxuriantes.

Autrefois une jolie bourgade, Ancud a été totalement détruite par le tremblement de terre de 1960 et reconstruite en béton.

Après avoir déposé nos affaires dans un petit hôtel où nous sommes accueillis par une dame adorable, nous mangeons dans un boui-boui où nous découvrons l’enrollado de papa, une sorte de crêpe de pomme de terre fourrée avec un hachis de viande épicé. Notre promenade dans la ville nous emmène ensuite au fort San Antonio avec sa poudrière et ses canons.

Ce fort construit en 1770 domine le port d’Ancud. Nous nous baladons aussi sur la jetée puis le long de la plage, au pied de la ville.

Vendredi 23 : après une matinée consacrée à nos petites corvées (lessive, blog…), nous prenons en début d’après-midi un bus pour rejoindre Puerto-Montt où nous avons déjà réservé nos places pour un bus cama en direction de Valparaiso. Heureusement que nous avons prévu un peu large : malgré le retard conséquent de notre bus, nous arrivons à temps pour la correspondance.

Une réflexion au sujet de « L’île de Chiloé »

  1. Vos photos sont superbes surtout celle où l’on voit la plage avec le petit village ! Profitez à fond de ce voyage. Gros bisous de la part des Ortéga !!!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>