Valparaiso et Santiago

Valparaiso, 2ème plus grande ville du Chili est aussi la capitale culturelle et le siège du Congrès. Avec ses 15 ascensores (funiculaires) et les ruelles sinueuses de ses 42 collines, c’est aussi une ville vivante et grouillante.

Neruda qui avait une de ses maisons dans cette ville disait d’elle : « Valparaiso, comme tu es inconséquente…, tu n’as pas peigné tes cheveux, tu n’as jamais le temps de t’habiller, tu t’es toujours laissée surprendre par la vie ». Il avait tout à fait raison, Valpo est une ville brouillonne et spontanée, où se côtoient art, poésie et vulgarité, dans une débauche de couleurs…

Quelques portes de Valparaiso

Nous y sommes arrivés samedi 24 décembre en fin de matinée, après une nuit entière de bus.

L’agitation dans la gare routière en cette période de fêtes est à son comble ; elle l’est tout autant dans la rue. Nous trouvons rapidement un microbus pour rejoindre le centre-ville. Le conducteur a une conduite très « sportive » et chargés comme des mulets, on a du mal à se tenir debout. On nous dépose enfin au pied de l’ascensor Conception. Cet ascensor, inauguré en 1883 fonctionna d’abord grâce à un système de contrepoids d’eau actionné par une machine à vapeur. Comme tous les survivants de cette époque, il est désormais électrique.Deux cabines brinquebalantes montent et descendent concomitamment. En moins d’une minute passée dans cette nacelle couinant et grinçant sur son câble, nous nous retrouvons au Paseo Gervasoni. 

On entre ainsi dans le quartier de la colline Concepción dont les rues, parfois pavées, souvent sinueuses, sont bordées de maisons traditionnelles du XIXè siècle aux façades en tôle ondulée peinte.

C’est dans ce quartier qu’Hervé nous a dégoté une petite auberge sympathique, une des plus anciennes de Valparaiso. La chambre dans laquelle on nous installe pour un prix raisonnable est grande, haute de plafond, joliment repeinte et le wifi y est de bonne qualité. On se rend vite compte qu’il y a beaucoup de français parmi les autres occupants de l’auberge.

En début d’après-midi, nous partons nous promener dans le quartier du port où nous sommes estomaqués par l’activité titanesque et avons un aperçu de la vie portuaire.

C’est, et cela se voit, le quartier le plus ancien de Valpo. En traversant la place Sotomayor nous découvrons l’edificio de la Comandancia naval puis en nous dirigeant vers la plaza Aduana (ou place Wheelwright) nous traversons des rues qui empestent le poisson pourri et les poubelles. De là nous prenons l’ascensor Artilleria qui nous conduit à la colline du même nom.

Sur la place, à l’arrivée du funiculaire, dans un restaurant bien situé, nous mangeons un délicieux poisson en admirant la vue dégagée sur l’océan, le port et  la partie plane de la ville.  

Après ce repas tardif, on redescend de la colline Artilleria par des ruelles colorées et on poursuit notre visite dans El plan, la partie plate de Valparaiso.

Le soir, pour le repas de Noël, chacun des occupants de l’auberge fait profiter aux autres de ses préparations culinaires. Nous avons peu cuisiné mais avons du bon vin à partager. La soirée est très agréable et conviviale et nous permet de ne pas trop regretter un bon repas en famille avec foie gras, bûche et chocolats. Elle s’achève sur une fondue de chocolat avec des fruits somptueux dont la région a le secret.  

Ce dimanche, et pas seulement parce que c’est dimanche mais aussi et surtout parce que c’est Noël, presque tout est fermé dans Valpo et notamment les funiculaires. On choisit donc de visiter les quartiers Concepción et Alegre. Ce sont des quartiers superbes, colorés et pentus. Concepción est plus touristique, Alegre un peu plus bohème.

Ce qui nous frappe le plus est la richesse des graphitis et peintures murales qui sont pour certains de vraies œuvres d’art.

 

On se pose un moment pour boire un café dans un bar restaurant  où un gros matou calin nous adopte rapidement.

Qu’il est doux de prendre le temps dans les rues ensoleillées de Valparaiso…

Le lendemain lundi, nous décidons de nous rendre au sommet de la colline Bellavista pour aller visiter une des maisons de Pablo Neruda, La Sebastiana. Malheureusement cette dernière est fermée au public le lundi, tant pis, nous irons visiter la Chascona (une autre maison de l’artiste) à Santiago !

On dégote à l’évidence la maison d’un autre artiste…

On part alors faire le tour des 20 fresques colorées et excentriques qui recouvrent certains des murs des rues inférieures de cette colline, formant ainsi « le musée à ciel ouvert ». Mais nous sommes assez déçus, les graphs et peintures murales « sauvages » nous plaisent beaucoup plus que ces peintures « officielles ».

Le soir même nous prenons un bus pour Santiago malgré notre envie de traîner encore dans ces rues pleines de vie et de charme. 

Nous atterrissons dans une auberge, qui elle en manque cruellement. Pendant les 2 jours qui précèdent notre départ vers un nouveau continent nous arpentons les rues de cette capitale.  C’est une ville intéressante mais bien moins jolie à notre goût que d’autres que nous avons vues. De plus une chaleur écrasante et un chao citadin infernal nous engluent dans une torpeur dont on a bien du mal à se tirer. Nous apprécions quand même la qualité de l’architecture des bâtiments officiels du centro (quartier le plus ancien et le plus animé de Santiago)

ainsi que la vue depuis la colline Santa Lucia et encore plus extraordinaire depuis le sommet de la montagne San Cristobal auquel on accède grâce à un funiculaire qui s’élève de 284m depuis la place Caupolican à l’extrémité nord de Pio Nono.



Dans le quartier Bellavista nous voulons également aller visiter la Chascona, une autre des maisons de Pablo Neruda, mais là encore l’artiste refuse de nous recevoir chez lui, les visites de la maison , victime de sa popularité,sont toutes réservées jusqu’au lendemain.  

Mercredi 28, après avoir pris une douche (gentiment accordée) à l’hôtel que nous sommes censés avoir quitté ce matin, nous rejoignons l’aéroport en fin de journée pour prendre l’avion de 23h qui nous emmènera après 14h de vol et avec un décalage de 16h à un autre bout de ce monde.

Nous quittons l’Amérique du Sud avec bien sûr l’excitation de découvrir d’autres contrées mais surtout avec un pincement au cœur et une émotion qu’il nous est difficile de cacher. Il est trop tôt et nous manquons de recul pour faire un bilan de ces 4 mois, mais il est très probable que ce continent fabuleux et à la beauté incontestable nous attire à nouveau dans son giron et que nous ne résistions pas à cet appel.

2 réflexions au sujet de « Valparaiso et Santiago »

  1. géniales à nouveau, vos photos de Valparaiso ; nous constatons qu’il y a bcp de renouvellement dans les peintures murales en un an à peine
    notre fils Martin a habité 9 mois dans la rue pavée en pente avec le massif de cannas rouges, et passait tous les jours devant les deux téléviseurs : Coupe ta télé et vis ta vie !
    nous comprenons très bien votre pincement au cœur en quittant ce continent, nous avons également des projets d’y retourner bientôt
    mais à présent, nous attendons vos photos de Nlle Zélande, Rotorua, Tongariro et bien sûr, le Mont Cook, que vous escaladerez peut-être
    bonne chance pour la météo, car la pluie est souvent présente dans ce coin du globe
    bises
    jean-marie

  2. bravo, vous deux, que j’ai connus grâce à Gwen,en Patagonie! Comme vous avez raison de voyager ainsi! C’est doublement gentil de nous faire partager les paysages parcourus, et les très belles photos sont appréciées aussi. Comme dit Gwen : on voyage gratis, et ça fait rêver! A bientôt de vos nouvelles.

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