Nouvelle-Zélande, Nord de l’île du nord

Le vol QF322 s’achève à Auckland après un peu plus de 13h dans les cieux. Nous nous retrouvons donc dans l’aéroport, nos bagages récupérés, à 5h  du matin, avec 16h de décalage horaire dans les pattes. Nous prenons un café et réalisons déjà combien nous allons devoir être prudents pour respecter notre budget quotidien.

À 8h nous avons rendez-vous devant l’aéroport avec Ferdinand, un jeune français rencontré grâce à un site internet, qui a trouvé du travail en Nouvelle-Zélande et vend donc son véhicule. Quand il arrive nous allons avec lui en faire le tour. C’est un van de 1989 en bon état et dignement équipé pour l’aventure. On scelle notre accord autour d’un petit déjeuner et lui versons la première partie du montant fixé après négociations. Nous ferons un versement bancaire dès que possible pour compléter. Il nous faut donc ensuite rejoindre le centre-ville avec Ferdinand pour aller à la poste effectuer le changement de propriétaire et récupérer un colis. Nous montons donc à bord de notre nouveau véhicule toujours conduit par Ferdinand car la conduite à gauche dans une grande ville ( 1 300 000 habitants) comme Auckland n’est pas quelque chose d’innée (ailleurs non plus me direz-vous).

Après avoir récupéré notre colis en poste restante, signé les papiers qui attestent que nous sommes propriétaires d’un van surnommé Junior par un de ces conducteurs précédents ainsi qu’une assurance, nous mangeons dans un sous-sol de galerie marchande, où l’offre de restauration abonde, un repas asiatique.

Il semble que la population asiatique soit très présente à Auckland et en Nouvelle-Zélande en général.

Après avoir quitté un Ferdinand un peu triste d’abandonner son van, nous faisons quelques courses et un peu de lèche-vitrine dans les rues commerçantes mais la météo n’a pas varié d’un pouce depuis que nous avons atterri ce matin, il tombe des trombes d’eau. Le sommet de la Sky tower, grande tour aucklandaise, est caché dans un épais brouillard gris.

Nous ne tardons guère à  rentrer au backpacker (auberge de jeunesse) pour nous reposer. Le « base » est un très grand backpacker, une véritable ruche, sans charme ni chaleur.

Samedi 31, après un petit-déjeuner copieux pris au « base », nous récupérons nos sacs à dos bien regarnis par le contenu du colis (guides de voyage, médoc, anti-moustiques…). Notre objectif pour aujourd’hui est de quitter cette grande ville toujours sous la pluie et de choisir un coin sympathique plus au nord pour passer en douceur à l’année suivante.

Hervé prend donc le volant et moi la carte routière. Nous partons en direction de la Bay of Islands dont on dit que ses eaux turquoise sont semées de quelque 150 îles vierges. Sur la route, une certaine euphorie s’empare de nous, liée à cette sensation de liberté que l’on ressent. Bien sûr les longues heures de bus en Amérique du Sud avaient leur charme et nous ont appris beaucoup sur les mœurs et les habitudes des habitants des différentes régions que nous avons traversées, mais si nous perdons cet avantage nous gagnons la liberté de choisir où et quand nous nous arrêtons. En route et malgré un mauvais temps persistant, on profite de la beauté des paysages néo-zélandais, ceux de la campagne verte et luxuriante alternant avec ceux d’une côte accidentée. On s’arrête pour pique-niquer, avec nos chaises et notre table pliantes, je trouve qu’on a un peu la classe ! 

On arrive finalement dans l’après-midi dans la petite ville côtière de Pailhia (1800 habitants). C’est le point de départ idéal pour visiter la Bay of Islands, on y trouve de nombreuses offres de sorties en bâteau pour observer ou pour nager avec les dauphins.

Les prix étant élevés et le temps encore aux averses, on se contente d’observer les jolies plages et le panorama sur les îles et de profiter de l’ambiance de vacances installée dans ce village.

Un spectacle de rue (cirque, jonglage, trapèze…)  doit être donné en début de soirée sur une place du front de mer mais la pluie vient massacrer le travail des artistes et la représentation est arrêtée au milieu et remise au lendemain. 

Nous buvons un ou deux verres pour célébrer la nouvelle année. Il semble que le rituel festif du nouvel an soit différent de celui qu’on connait en France ; ici  point de grand repas.

Nous quittons 2011 assez peu vaillants puisque nous nous couchons avant les douze coups de minuit.

Dimanche matin nous quittons Pailhia pour le village auquel elle est reliée par un pont, Waitangi. C’est ici que le traité de Waitangi, très controversé du fait de divergences entre les versions britannique et maori et longtemps négligé, fut signé en 1840 entre les chefs tribaux autochtones et la couronne britannique, établissant la souveraineté de cette dernière sur le territoire.

Nous visitons le Waitangi Treaty Grounds qui nous éclaire sur l’histoire de ce pays et rassemble des éléments emblématiques de la culture néo-zélandaise telles la Treaty House de style coloniale, la Whare Runanga (maison commune) ainsi que la plus grande pirogue de guerre du monde qui nécessite au moins 76 rameurs pour la manœuvrer correctement en mer.

Depuis Waitangi, nous reprenons la route toujours vers le nord, en direction du Cap Reinga. Nous nous arrêtons sur une jolie plage du nom de Coopers Beach pour manger. Les mouettes se battent nos quelques miettes.

Mais encore une fois, notre plaisir est un peu gâché par la pluie. Nous atteignons le Cap Reinga vers 16h et partons nous promener vers son phare. À ses pieds se mêlent les eaux de la mer de Tasman et celles du Pacifique. Le temps s’est un peu amélioré mais un vent fort persiste, accentuant encore l’aspect sauvage de ces côtes déchiquetées, battues par les vagues. Les maoris considèrent le Cap Reinga comme le point de départ des âmes vers leur demeure spirituelle. Ensuite nous nous promenons le long de la côte Ouest, en direction du sud, les paysages là aussi nous assomment.

Nous reprenons ensuite notre véhicule pour nous rendre au camping de Tapotupotu, à quelques kilomètres de là. C’est un camping sommaire, avec toilettes sèches et douche froide mais qui étant donnés sa situation et son bas coût nous convient très bien. Ce camping se trouve en effet au bord d’une plage de sable fin, dans une petite crique.

Nous nous installons et profitons de ce petit moment de tranquillité sans pluie pour ranger et modifier l’organisation du van. Quand on vit dans moins de 6m², il faut savoir être discipliné !

Après avoir pris une douche froide, nous prenons l’apéro avec nos voisins de camping, que l’on vient de rencontrer. Isa et Adrien, français eux aussi, font aussi un tour quasi identique au notre avec un ou 2 pays en plus et 2 mois supplémentaires, mais en tournant d’ouest en est. Échange de bons plans, bonnes adresses et d’astuces en tout genre, autour d’une bière et d’un repas… encore une jolie rencontre.

Le lendemain, lundi, sous un soleil qui daigne enfin se montrer un peu, nous quittons le camping et rejoignons par une petite route la plage appelée Ninety Mile Beach. Après être passés sous quelques dunes gigantesques envahies de touristes glissant sur le derrière ou sur des sandboards dans l’immense pente, nous arrivons sur la plage immense elle aussi. À perte de vue, du sable et des vagues…

Là, et parce qu’au pire j’écraserais une méduse échouée ou une mouette trop lente, je prends enfin le volant du van. Pas si facile de perdre des réflexes qu’on a acquis il y a presque 15 ans et de s’habituer à conduire un véhicule avec le volant à droite. 

Nous roulons donc sur cette longue plage, les embruns entrent par la fenêtre entrouverte et l’on sent l’odeur du sel et du poisson. 

Nous nous rendons ensuite à la Waipoua Kauri Forest, un trésor naturelle de ce pays. Les Kauris sont des arbres néo-zélandais magnifiques, pouvant atteindre un âge et une taille spectaculaires. La forêt de Waipoua, déclarée réserve en 1952 est la plus vaste des anciennes forêts de kauris de nord de la Nouvelle Zélande.

Une balade dans le parc de cette forêt nous permet de voir le Tane Mahuta (« seigneur de la forêt ») qui mesure 51m de haut et 13,8m de circonférence.

Il s’agit du plus haut kauri vivant, vieux de 1200 à 2000 ans. Un peu plus au sud, nous découvrons plus tard Te Matua Ngahere « Le père de la forêt », moins élevé (30m) mais dont la circonférence atteint 16,4m, ce qui fait de lui le plus large kauri du pays.

Les Four Sisters sont 4 grands kauris ayant fusionné à la base…

et bien d’autres encore. Il ne reste plus cependant qu’un nombre limité de ces arbres du fait d’une importante déforestation et utilisation de ce bois dès 1850. 

Après avoir fait un peu de route encore,

nous dormons ce soir dans une ville si endormie qu’elle en parait morte, Dargaville (L’évènement le plus bruyant de la journée dans cette ville a sans doute était le klaxon de notre van qui a une fâcheuse tendance à se coincer et à hurler avec des variations qui rappellent une voix d’ado en train de muer). Nous avons trouvé un parking autorisé, près de la mer, avec des toilettes propres et de l’eau… Mais cette nuit encore une forte pluie tambourine sur la taule du van et cette fois nous empêche de dormir.

Au matin du mardi (3 janvier) nous nous réveillons donc un peu agacés par cette météo capricieuse. Nous nous étions habitués au confort du soleil sud-américain. Nous prenons à nouveau la route, vers le sud. En conduisant à tour du rôle, nous effectuons les  400 kilomètres qui nous séparent de Rotorua, en passant par Auckland et Hamilton.

Quand nous y arrivons enfin, nous sommes lassés de la route, fatigués et plus très propres. Rotorua saura-t-elle répondre à toutes nos attentes ?

8 réflexions au sujet de « Nouvelle-Zélande, Nord de l’île du nord »

  1. L’est trop beau votre camion!!! J’adore!!! Et j’ajoute une mention spéciale pour le rangement!!! En voyant la photo, je vous revois en train d’organiser et d’optimiser le rangement de vos sacs en étalant tout mille fois dans la chambre-chalet!! :) )
    Bonne suite de voyage les loulous, j’espere que la Nouvelle Zélande vous séduira autant que l’Amerique du Sud… Surtout toi Anna, parce qu’on sait déjà qu’Hervé adore!
    Des gros bisous tout pollués à vous deux!!

  2. Coucou les amis,ça fait plaisir d’avoir de vos nouvelles.J’espère que la météo va s’arranger pour vous…ici toujours pas de neige,je pense que tu serais déçu Hervé…
    J’espére que ce nouveau périple vous comblera autant que l’Amérique du Sud,à bientot et bises à Junior!!!

  3. aurons-nous droit à une photo d’Hervé sans ses magnifiques lunettes de soleil à monture blanche ? pas de nouvelles de sa cheville ? avez-vous des pneus pluie ?
    bonne route vers le sud
    jmz

  4. Salut (Paulo) Hervé et Anna, bonne année sous la pluie en Nouvelle Zélande, je vois que vous avez passé une très belle fin d’année en Amérique du Sud ou vous nous avez fait rêvé . C’est magnifique. J’ai découvert le blog un peu tard, mais j’ai réussi à lire toutes vos péripéties, c’est très bien écrit: on ne dirai pas du Hervé! . Un coucou de St Front ou il n’y a pas de neige et même pour le réveillon il faisait très doux (bizarre!!!). Pour le moment c’est un peu plus frais mais c’est normal.
    On ne peut que vous souhaiter pleines de bonnes aventures, que le temps se mette au beau et beaucoup de belles images.
    Ps: vous avez manqué la finale de coupe du monde de Rugby, un grand moment .
    A+ Thierry de St Front

  5. coucou tout les 2!!!meilleurs vœux!
    magnifiques paysages, profiter en bien.
    un gros bisou de saint Frontains et surtout de Machabert
    Fabienne Julien Rémy

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