NZ, Sud de l’Île du Nord

En arrivant à Rotorua, à 234km au sud d’Auckland, ce mardi 3 janvier, nous filons à l’office du tourisme qui est bondé. On nous indique à contrecœur des endroits où l’on peut envisager de poser le van pour dormir mais en nous précisant bien que ceci n’est pas encouragé (par qui ? les propriétaires d’hôtels ou de camping ?).

Du fait de la forte odeur de soufre qui flotte dans les rues, indissociable de l’activité géothermique qui règne sur toute la région, Rotorua se voit affublée de surnoms peu flatteurs : Stinkville (ville puante) ou Rotten Egg Town (Œuf pourri).

Les douches payantes de l’office du tourisme étant déjà fermées, nous décidons d’allier plaisir et utilité, et nous nous offrons une entrée dans le complexe moderne du Polynésian Spa où l’on peut se détendre dans les 7 piscines fumantes d’eaux thermales naturelles avec vue sur le lac Rotorua, prendre une bonne douche et même se sécher les cheveux (le tout pour 15 euros)!! La plus grande piscine a une couleur qui nous rend toutefois un peu méfiants…

À la sortie, nous sommes propres, détendus mais pas fluorescents ; tout va bien. Comme on est aussi affamé, on s’installe à côté du van, sur le parking du spa pour manger. 

Nous partons ensuite à la recherche des endroits que l’employé de l’office du tourisme nous a indiqués pour dormir. Ce sont des endroits peu adéquats, pas d’eau ni de toilettes… bref ce n’est pas idéal ! On décide de s’éloigner un peu de la ville et après un long moment de recherches infructueuses, on finit par trouver la forêt de Whakarewarewa (Redwoods). Ce parc forestier à 3km de la ville, qui comptait à l’origine plus de 170 espèces d’arbres (un peu moins aujourd’hui), est un site agréable pour se promener, courir ou faire du VTT. Sur le parking ne se trouve aucun panneau d’interdiction et il y a de l’eau et des toilettes !!

Le calme qui règne ici nous permet le matin suivant de faire une grasse-matinée. Nous quittons la forêt à 9h passées pour rejoindre le centre-ville où on trouve une laverie. Pendant que la lessive tourne nous prenons notre petit-déjeuner sur le parking, sans aller cette fois jusqu’à sortir la table et les chaises de camping.

L’après-midi nous nous promenons dans la ville et le parc thermal aux mares fumantes,

puis faisons une courte balade autour du lac, où une faune inattendue nous accueille.

En fin d’après-midi, Hervé part courir un peu pour tester sa cheville pendant que j’écris.

Ce soir nous dormons sur le parking du village thermal de Whakarewarewa.

Jeudi 5, nous sommes déjà sur place pour aller visiter le Whakarewarewa thermal Village dont le nom complet est Whakarewarewatanga-o-te-a-Wahio (« la levée d’une troupe de combat wahio ») habité par une population maorie qui réside ici depuis des siècles. Rotorua est d’ailleurs la ville qui compte la plus forte proportion de maoris de tout le pays. La guide très rigolote mais dont nous ne comprenons malheureusement pas toutes les blagues,

nous emmène pour découvrir le mode de vie des habitants du village (depuis des générations, les populations tribales utilisent les eaux pour faire la cuisine, se laver et se chauffer), la signification des bassins bouillonnants et des geysers.

Pohutu (« grande éclaboussure ») est le geyser le plus important de Nouvelle-Zélande, il monte à plus de 30m de hauteur jusqu’à 20 fois par jour.

Nous assistons aussi à un spectacle incluant des danses et chants traditionnels et un Haka.

Enfin, nous faisons une petite promenade dans le parc attenant, autour des bassins de bouillon de boues. 

Dans l’après-midi nous quittons Rotorua en direction de Taupo et de son lac. Sur la route, nous nous arrêtons pour voir les Huka Falls, où la toute-puissance du Waikato (le plus long fleuve de Nouvelle-Zélande) s’étrangle dans une gorge étroite pour se précipiter d’une hauteur de 10m et s’écraser dans le puissant bouillon du bassin écumeux en dessous. Très impressionnant !

En amont

En aval

À notre arrivée à Taupo nous nous promenons un moment au bord du lac (le plus grand de Nouvelle-Zélande, 619km²) en contemplant de l’autre côté du lac les montagnes du parc national Tongariro qui déjà nous appellent.

Avant de les rejoindre, nous allons d’abord nous baigner dans une rivière où se trouve une source d’eau chaude, si chaude même que l’on tient difficilement sous la cascade d’eau brulante.

Dès qu’on s’en éloigne de quelques mètres et qu’on s’approche du même coup du courant de la rivière l’eau refroidit rapidement. Nous ne sommes malheureusement pas les seuls à connaitre ce petit coin de paradis.

Nous reprenons ensuite la route en fin d’après-midi en direction du village de Whakapapa dans le parc du Tongariro.

Sur la route...

Là nous trouvons un abri pour manger et faire notre vaisselle mais tous les parkings interdisent de dormir dans son véhicule. Nous trouvons donc une petite place près de la route, à l’extérieur du village pour dormir et prenons un bon fou-rire avant de nous endormir en songeant au guide qu’on pourrait écrire en rentrant et qu’on pourrait nommer « guide du croutard, ou comment voyager radin… »

Vendredi 6, après consultation du bureau local du DOC (Department of Conservation, sorte de ministère de l’environnement et de l’écologie) qui estime que le temps devrait être encore correct aujourd’hui et demain, nous décidons de partir ce matin faire la randonnée nommée Tongariro Northern Circuit qui fait le tour du mont Ngauruhoe. Ce circuit se fait normalement en 3 ou 4 jours mais ne comprend que 45km, ce qui nous semble faisable en 2 jours.

Nous partons donc vers 9h30 du village, la première partie (3h) n’est pas la plus intéressante mais nous permet d’éviter de prendre une navette payante (toujours l’esprit croutard !).

Mont Ruapehu

Mont Ngauruhoe

Vers 12h30, alors que les nuages se dissipent, nous nous arrêtons pour manger avant d’affronter une grosse montée (plus de 2h) dont toute la première partie est constituée d’escaliers. Les chemins de randonnée néo-zélandais, c’est vraiment le luxe : escaliers, petits sentiers en bois ou avec une trame plastique pour retenir les cailloux, petites barrières et panneaux réguliers… on ne peut pas se perdre !

Nous continuons d’admirer, en montant, le Mont Ngauruhoe.

Mont Ngauruhoe

Ce volcan est le plus jeune des volcans du parc et continue de temps en temps à cracher sa lave et ses cendres. Avec sa forme conique et sa symétrie parfaite, il est le modèle parfait du volcan et a d’ailleurs incarné la montagne du destin dans la trilogie cinématographique du Seigneur des Anneaux. Quand nous arrivons au faîte de notre ascension, un vent fort souffle sur les crêtes et nous avons un panorama magnifique sur ce paysage volcanique : sur notre gauche le Mont Tongariro, dont la dernière éruption date de 1926, devant nous le lac bleu (Blue Lake),

sur notre droite le cratère rouge,

dont des fumerolles s’échappent en dégageant une odeur de soufre et derrière nous le Ngauruhoe. C’est fascinant et effrayant.

Vallée par laquelle on va redescendre

En descendant la pente abrupte en direction du Blue Lake que nous ne verrons que de loin puisque nous changeons de chemin avant de l’atteindre, nous arrivons au-dessus d’un joyau de la nature : trois petits lacs colorés magnifiques, les Lacs Emeraudes (Emerald Lakes).

Nous continuons notre descente, le soleil tape fort à présent, et quittons le chemin commun avec le Tongariro Alpine Crossing, randonnée d’une journée se poursuivant vers le Lac Bleu puis par un retour en navette. Ce chemin-là est beaucoup moins fréquenté et après avoir doublé 3 personnes dans la descente nous ne voyons plus personne.

Nous marchons alors dans un paysage lunaire, entre sable gris, touffes d’herbes sèches et blocs de pierre volcanique.

On doit étudier sérieusement la carte sous peine de finir ainsi...

Nous avons aussi une belle vue sur le 3ème volcan du parc, le Ruapehu, couvert de neiges éternelles et où se trouve le plus important domaine skiable de l’île du Nord. Il est le plus haut et le plus actif, sa dernière éruption date de 2007… Nous dépassons le refuge et marchons encore une petite demi-heure. Nous plantons la tente à distance du chemin (comme imposé par le DOC) mais avons une légère inquiétude quant à la possible absence d’eau. On est vite rassuré, juste en dessous coule un petit ruisseau qui a creusé des bassins naturels d’environ 60cm de profondeur où l’eau est peu froide et dans lesquels on va même prendre le meilleur bain du voyage !

Malheureusement à notre réveil au matin de ce samedi, nous entendons une pluie fine qui glisse sur la tente. Un fin crachin s’abat sur nous pendant qu’on lève le camp et tout le parc a disparu dans un brouillard épais. Nous marchons tout le matin dans le gris sans voir grand-chose. Nous prenons le repas de midi au bord d’un ruisseau, assis sur nos capes de pluie car le sol est trempé.

Dans l’après-midi le brouillard se lève autour de nous mais les sommets restent dans les nuages. Si bien que, malgré la cheville d’Hervé qui le rappelle un peu à l’ordre et mes voûtes plantaires un peu douloureuses, nous arrivons au village vers 15h avec 2 heures d’avance sur notre planning. Et c’est une bonne chose, car dès que nous nous dirigeons vers les douches qu’on nous a autorisées à prendre au camping (moyennant finances) des trombes d’eau se mettent à tomber. Nous reprenons ensuite la route vers Wanganui où nous passerons la nuit à proximité du lac.

Au matin suivant, nous prenons notre petit-déjeuner dans un fast-food, car il pleut toujours des seaux d’eau… et profitons du wi-fi. Nous prenons ensuite la route pour Wellington en passant par la côte Ouest.

Quand nous arrivons dans la capitale, une véritable tempête s’abat sur la ville. Nous nous garons près du centre-ville mais  en voyant les gens presque emportés par le vent et qui se tiennent tant bien que mal à leur parapluie retourné, on a guère envie de mettre le nez dehors. Aussi on attend que le pire soit passé. Puis après un tour en ville nous rejoignons un cyber café où nous passons un long moment. Pendant que je mets le blog à jour, Hervé part chercher un endroit pour dormir. En arrivant au camion, il s’aperçoit rapidement que la batterie est morte, vidée par les feux qu’on a oubliés d’éteindre. Il est heureusement vite dépanné  par un passant et quelqu’un lui indique même où on peut poser le camion pour dormir.

L’endroit en question, le parking de la marina, que l’on rejoint à la nuit tombée possède effectivement des toilettes et même une douche gratuite mais qui ne sont ouvertes que la journée.

De grosses bourrasques de pluie s’écrasent sur les vitres et toute la nuit il nous semble que le van va être emporté par le vent.

Lundi matin, nous profitons de l’endroit pour prendre une douche chaude et du soleil qui revient pour mieux découvrir la ville…

puis nous partons visiter le Te Papa Tongarewa, le « musée de Nouvelle-Zélande » dont le nom signifie approximativement « boîte aux trésors ».

Outre son bâtiment qui est déjà une réussite architecturale, on y trouve en effet des trésors de tout genre : un vaste choix d’expositions à thèmes néo-zélandais, depuis te marae, maison de réunion maorie contemporaine, à Awsome Forces, reconstitution des forces géologiques ayant formé la Nouvelle-Zélande, en passant par la maison des seismes. On y trouve aussi des expositions d’art abstrait ainsi que des espaces concernant l’histoire naturelle et l’environnement et des représentations des différentes espèces constituant la faune néo-zélandaise. Bref, un espace ludique et véritablement plaisant mais si vaste qu’une seule journée est bien insuffisante pour en faire le tour.

Le soir nous rejoignons le parking de la marina où nous mangeons des pâtes et où un lever de lune sur la marina, spectacle envoûtant, s’offre à nos yeux.

Mardi matin, nous faisons une lessive dans une laverie automatique puis quelques courses et nous dirigeons vers le port où nous prenons le ferry à la mi-journée afin de gagner Picton, sur l’île du Sud. 

Le détroit de Cook qui sépare les 2 principales îles de Nouvelle-Zélande est connu comme l’une des plus dangereuses voies maritimes du globe. Heureusement, quand nous le traversons pour passer de Wellington à Picton, la météo n’est pas trop mauvaise. Une pluie fine au départ nous impose de rester à l’intérieur, mais le soleil réapparait assez rapidement, nous permettant de profiter de la beauté des Sounds sur la fin du trajet jusqu’à Picton.

Après avoir récupéré Junior, nous ne nous arrêtons pas à Picton mais prenons directement la Queen Charlotte Roaden direction de Nelson. Après une vingtaine de kilomètres, nous nous posons dans un sommaire camping du DOC (avec eau non potable ou du moins à traiter et toilettes sèches très odorantes !) mais agréable et peu cher, au bord d’un lac.

5 réflexions au sujet de « NZ, Sud de l’Île du Nord »

  1. super, super, super
    vous nous avez habitués à un blog passionnant, avec des photos magnifiques et des textes pertinents, merci mille fois

    pour l’Ile du Sud, nous avions bcp aimé :
    * le trek « Koppland valley » au départ de Fox Glacier avec des sources d’eaux chaudes baignables à l’arrivée
    * le Milford Sound près de Quennstown
    * les balades d’approche du Mont-Cook au départ de l’Hermitage
    * la chapelle du « Good Sheperd » au bord du lac de Tekapo
    et surtout, la péninsule d’Akaroa au Sud de Christchurch, avec un bout d’histoire de France

    profitez-en bien et continuez de nous faire rêver
    jean-marie de Monnac

  2. MERVEILLEUX, bravo à vous deux pour les commentaires et les images. J’espère qu’à votre retour,vous programmerez une conférence (genre « Connaissances du Monde ») ! Vous nous régalez, on s’en met PLEIN LES YEUX! merci encore. J’espère que Gwen vous suit également! A plus tard, donc, bon courage

  3. Bonjour et bravo a tous les deux!
    J’ai pris votre blog en cours de route et ai vite rattrape mon retard, tellement absorbee par vos aventures. Merci 1000 fois, votre site est delicieux! Nous sommes une famille de bretons installes a Hong Kong (je vous l’accorde, pas forcement le reve pour la randonnee… mais vous seriez surpris!) alors si vous passez dans le coin, n’hesitez pas… Bonne continuation en tout cas!

    • Bonjour Lucie et bonjour à toute la famille!!
      Merci beaucoup… Votre message nous touche beaucoup.
      Si on peut donner du plaisir aux gens, alors cela augmente encore le notre.
      Au plaisir en tout cas, si on passe par Hong Kong on vous fait signe.

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