Ile du Sud, de Nelson à Haast

Ce mercredi 11 janvier nous prenons la route en direction de Nelson où nous arrivons en milieu de matinée. Nous n’y restons guère, un bref passage à l’i-site (office du tourisme) pour avoir des renseignements concernant le parc Abel Tasman puis au cybercafé et déjà nous repartons.

Nous roulons jusqu’à Marahau, petit village au Sud du Parc National maritime Abel Tasman du nom du premier européen qui découvrit la Nouvelle-Zélande au 17ème siècle. Ce parc est le plus visité de Nouvelle-Zélande et couvre l’extrémité nord d’une chaîne de collines en pierre calcaire et marbrée qui s’étend à partir du Kahurangi National Park. Les gens viennent le plus souvent ici pour faire l’Abel Tasman Coast track, un sentier côtier de plusieurs jours. Nous avons choisi de découvrir le littoral en kayak, pour changer un peu et mieux profiter de cette zone maritime connue pour la beauté de ses baies et lagunes. En arrivant à Marahau, sous un beau soleil, nous nous dépêchons donc d’aller réserver nos kayaks pour une sortie à la journée demain. Pour selon qu’il faut réserver à l’avance, il semble qu’il y ait encore pas mal de places…

Il est 15h30 et nos estomacs vides se rappellent à nous bruyamment. Nous mangeons donc à l’ombre des arbres, près de notre van. Puis nous allons ensuite profiter du soleil sur la plage magnifique qui borde le village.

L’eau alterne entre un bleu turquoise surnaturel et un bleu plus profond, et le sable doré reflète et disperse les rayons d’un soleil encore haut. La marée est basse et il faut parcourir près d’un kilomètre pour pouvoir se baigner. Sur le sable mouillé d’où l’eau s’est récemment retirée, les vagues ont abandonné de petites étoiles (si régulière qu’elles semblent fausses) et des escargots de mer. L’eau est tiède et on y entre sans peine, mais on y reste peu à cause de longues algues qui nous caressent la peau…

Nous quittons Marahau en fin d’après-midi car il n’y a, à part les campings, aucun endroit pour dormir avec le van (et la croutard attitude ne nous a pas quittés). Au bout d’une dizaine de kilomètres de recherche nous trouvons un espace au bord de la route, sans panneau. Un petit chemin descend jusqu’à une rivière où nous pouvons nous laver dans l’eau très froide d’une salle de bain on ne peut plus naturelle. Par contre près de l’endroit où nous avons garé le van une odeur forte et nauséabonde nous contraint à déplacer le véhicule de plusieurs mètres. Après vérification il s’agit d’une charogne dans le fossé.

La salle de bain...

Au matin nous sommes réveillés par le clapotis d’une pluie fine sur le van. Et nous nous rendons compte que dans notre empressement nous avons réservé les kayaks sans vérifier la météo. Le temps du petit déjeuner on garde l’espoir que le beau temps va revenir… mais en retournant à Marahau, le ciel est de plus en plus lourd et gris. Le temps de nous équiper (Vêtements imperméables, jupe de Kayak et gilet de sauvetage) et d’attendre les autres personnes pour le briefing et les consignes de sécurité dispensées par une monitrice de kayak, il pleut des cordes. Tout est gris et mouillé, moche. J’en pleurerais de frustration et de colère, mais Hervé et son optimisme stoïque ont raison de mon agacement. Nous partons donc sous la pluie, luttant contre les vagues froides en nous dirigeant vers le nord et le large pour rejoindre les côtes surement paradisiaques quand elles sont visibles !

On a plus l’habitude d’utiliser nos jambes, et nos bras fument un peu mais on avance bien. On découvre les caves du littoral que l’on peut visiter en kayak puisque la marée est haute.

 

Vers midi nous nous arrêtons sur une jolie plage pour manger ; on est trempé jusqu’aux os et le froid nous gagne presque. Mais au moment de repartir, la pluie a cessé de tomber sans qu’on s’en rende compte pendant qu’on mangeait, un rayon de soleil nous réchauffe doucement.

On peut enfin sortir un peu l’appareil photo.

Nous nous dirigeons alors avec un peu de peine en raison du courant et des vagues un peu plus fortes dans cette zone, vers la grande île en regard de la baie où nous avons mangé. Le Nord d’Adele Island est réputé pour abriter une colonie de phoques.  En effet, pendant qu’on lutte contre le courant qui essaie de nous projeter sur la côte, ils se roulent et se chauffent au soleil sur les rochers avec un phlegme déroutant.

Quand nous retournons à la plage de départ vers 16h après un dernier effort coûtant, la marée a déjà bien baissé. La jeune monitrice qui nous accueille et récupère les kayaks nous apprend qu’on peut prendre une douche au camping qui jouxte l’agence pour 1 dollar. Nous nous empressons donc d’aller nous laver (à l’eau chaude, quel plaisir !!) et on trouve même de quoi laver et sécher notre linge… Nous quittons Marahau en fin d’après-midi et reprenons la route, en passant cette fois-ci par Kaiteriteri, joli village au sud de Marahau.

Nous roulons une petite heure vers le sud et nous arrêtons pour dormir sur une grande aire de repos, où l’on cuisine des courgettes au curry. Pendant la nuit un orage violent nous réveille et des trombes d’eau s’abattent sur le van. Nous plaignons l’homme qui dort sous sa tente au bout de l’aire de repos…

Au matin de ce vendredi 13, nous nous réveillons toujours sous la pluie et décidons de partir directement voir si le soleil brille plus loin pour y prendre notre petit déjeuner. Ce n’est pas le cas mais nous trouvons un abri, une sorte de kiosque, dans un petit village.

Nous roulons à nouveau en direction de Blenheim en passant par Saint Arnaud ; la route est longue mais on ne la voit pas passer. Implantée sur la plaine agricole de Wairau, la bourgade sans prétention de Blenheim a repris des couleurs depuis la création des vignobles Montana en 1973. À l’abord de cette ville, nous sommes du coup entourées de très belles vignes entretenues de façon militaire, avec au bout de chaque rang de ceps un rosier blanc ou rouge… Hervé fait ici un pèlerinage puisque lors de sa première venue en 2005, lui et Seb avaient travaillé dans des vignes de cette ville.

Ici un vent très fort a enfin chassé la pluie. Après avoir fait un peu le tour de la ville, je passe une partie de l’après-midi à écrire puis nous passons un long moment à télécharger les photos. Nous goûtons au classique Fish&Chips local, puis galérons pour trouver un emplacement pour dormir. La moindre zone de parking est équipée d’un panneau « no overnight » soit « interdiction de dormir ici dans votre véhicule »… On finit par trouver une place tranquille sans eau (mais on en a assez dans notre bidon) ni toilettes (sous couvert de la nuit ou derrière une haie d’arbres, ça marche aussi…). 

Le lendemain, après une mise à jour chronophage du blog, nous quittons Blenheim pour rejoindre Kaikoura, à 132km au sud-est. La route magnifique qui serpente le long de la côte nous oblige à de fréquents arrêts notamment pour observer une nouvelle colonie de phoques à fourrure.

Dès notre arrivée vers 16h, on en prend plein la vue. Kaikoura c’est une petite bourgade autour de laquelle de belles et hautes montagnes ont les pieds dans l’océan…

Quand nous traversons la ville, Hervé repère tout de suite les panneaux annonçant le roots festival, festival de musiques reggae. Nous passons par l’i-site pour avoir quelques infos et on nous indique la position du festival, on décide d’aller jeter un œil. On est très fortement tenté, malheureusement à notre arrivée sur le site, le prix qu’on nous annonce est rédhibitoire (125 dollars pour la soirée…). On fait donc demi-tour et on rejoint le point prévu pour camper. Autant on avait eu du mal à « se loger » sur Blenheim, autant là c’est le luxe : l’aire où le camping est autorisé se trouve au bord d’une plage, il y a des toilettes et une douche (froide mais on apprécie quand même !) et c’est gratuit !! Bon, du coup, il y a du monde mais aussi de la place pour chacun…

On est tellement content de ce coin, qu’on pose nos chaises et notre table de camping face à l’océan et on sort une bouteille (ou 2, j’sais plus…) de blanc doux pour fêter ça devant un coucher de soleil aux couleurs sompteuses.

barbu? ce n'est qu'un début...

Le lendemain matin, après un réveil légèrement au ralenti, nous partons faire le tour de la péninsule. Depuis l’endroit où l’on a dormi, on longe la plage jusqu’à l’extrémité de la péninsule où des phoques se prélassent sur des rochers mais aussi, pas bileux, sur le parking.

Nous suivons après une légère ascension les côtes incroyablement belles sous le soleil jusqu’au village de South Bay.

De là et par l’isthme de la péninsule nous regagnons le centre-ville de Kaikoura. Nous retournons ensuite vers notre campement, où nous arrivons affamés à 14h30 après 3,5h de marche et une bonne heure passée en ville.

Après une bonne salade tiédie par la forte température dans le van, nous profitons de la plage pour bouquiner et faire la sieste (on est en vacances ou non ?!).

Nous retrouvons nos voisins de van rencontrés hier, Célia et Yann, 2 jeunes haut-savoyards fans d’athlétisme, au dynamisme et à la détermination prononcés. Ils sont tout jeunes et mènent de front études et entrainement intensif, et cela ne les empêche pas de partir 6 mois en voyage…

Lundi matin (16 janvier), après une bonne nuit et un bref passage en ville pour se connecter à Internet, nous quittons Kaikoura en direction de Hanmer Springs. Cette petite ville nichée dans une vallée boisée possède une station thermale que nous avons bien l’intention de comparer avec celle de Rotorua.

Après avoir mangé au bord d’un chemin déserté, je procède à une séance d’esthétique à domicile sans domicile… L’épilation à la cire chauffée dans de l’eau sur le réchaud et en plein air, ça fonctionne mais franchement je ne le conseille pas !!

Nous rejoignons ensuite le « spa » d’Hanmer Springs. Première surprise, plutôt bonne, le prix est plus faible qu’à Rotorua ; la deuxième concerne la taille : immense. C’est en fait un parc aquatique (avec toboggans et jeux d’eau) autant qu’une station thermale. Les piscines à 38 ou 40° sont toujours aussi agréables. On profite également des bassins à remous et jets d’eau.

Quand nous ressortons, propres et détendus, nous reprenons la route dans le but de traverser à nouveau l’île du sud en direction de la côte Ouest. On ne fera cependant qu’environ 50km ce soir. On se pose dans un endroit qui nous parait sympathique un peu à l’écart de la route mais tandis qu’Hervé prépare son fameux risotto aux poivrons ( c’est fou tout ce qu’on peut faire avec un réchaud à pétrole !! ) on se rend compte que nous sommes à côté d’un marécage…

et que l’endroit est par conséquent infesté de SandFlies.  Ce sont de petites mouches (mouches des sables), insupportables et qui un peu comme les moustiques piquent en laissant un petit bouton et des démangeaisons qui rendent fous ! C’est l’enfer, malgré des vêtements longs et du produit anti-insectes, on en a de partout ! On se dépêche de se mettre à l’abri dans le van mais trop tard…

Mardi 17, nous quittons donc cet endroit rapidement et rejoignons la ville de Greymouth. Plus grande ville de la West Coast (plus de 10 000 habitants), elle possède un passé tumultueux de ruée vers l’or.

À notre arrivée en  fin de matinée, nous mangeons un fish&chips dans un boui-boui du centre-ville. L’après-midi, après avoir fait un tour de la ville, je m’installe à la bibliothèque pour écrire pendant qu’Hervé part faire réparer une bricole du camion et courir un peu. Le soir nous quittons le centre de Greymouth et dormons à une quarantaine de kilomètres, près du village d’Hokitika. Ce village est connu pour ses nombreuses boutiques  de jade ou néphrite verte – pounamu en langue maorie, et où l’on peut visiter les ateliers dans lesquels sont réalisés les bijoux.

Nous sommes près de la plage et jouxtons le terrains de rugby… Le coucher de soleil est encore une fois parfait et ce n’est qu’un élément de plus pour nous rappeler la chance que nous avons.

Mercredi matin, nous faisons le tour des « fabriques » de bijoux en jade. J’y trouve des instruments que je connais et des techniques que je reconnais.  

Mais Hokitika est aussi la porte d’entrée de deux lieux incontournables et exceptionnels : les glaciers Fox et Franz Joseph. Nous partons donc pour une promenade d’un peu plus d’une heure aux pieds du glacier Franz Joseph. Quant au glacier fox, nous nous approchons moins et l’observons d’un peu plus loin. Il manque un peu de soleil mais ces témoins uniques du dernier âge glaciaire offrent un spectacle impressionnant.

Sur le parking a lieu notre première rencontre avec un Kea.

Kea

Nous reprenons ensuite la route en longeant la cote et nous arrêtons sur une plage magnifique mais là encore infestée de SandFly ;

Sur la route...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

puis nous dormons un peu après la ville de Haast dans un camping du DOC. Nous ne nous sommes pas lavés depuis Hammer Springs, il est temps qu’on trouve une douche. Ce sera notre première mission demain matin…

 

Et toujours l'artiste du ricochet...

 

7 réflexions au sujet de « Ile du Sud, de Nelson à Haast »

    • On t’en ramènerais bien un ma grande mais j’ai peur qu’il ait un peu chaud tout serré dans le sac à dos. Bisous à toi et toute la famille

  1. Petit coucou de Monac ou l’hiver passe sans neige mais on est qu’en janvier.
    Samedi, Sam et Pauline ont rassemblaient les gens de monac pour un petit apéro à l’occasion de leur installation dans leur belle maison (je dirais même la très belle maison).
    C’était sympa et surtout un moment de convivialité pour discuter de vous et votre voyage.
    Visiter, lire les beaux textes et regarder les photos du site reste encore et toujours un moment de plaisir qui nous fait rêver.
    Merci à vous deux et profiter encore et encore de ce voyage inoubliable.
    Bisous de Roland

  2. La mise a jour du blog est chronophage mais nous en profitons d’autant plus a le lire et a admirer les photos.
    Peut-etre qu’avec des articles un peu plus court ca serait plus simple.

  3. Ben sont où les nouveaux posts ????
    D’habitude j’ai pas fait Fontainebleau – Paris que vous avez fait 12 trek et changé 2 fois de continent !!!! :)
    Qu’est-ce que je lis Moa! dans mon train qui avance pas sous la neige !!!!!!!!!!!!! LOL
    Des gros bisoussssssss !!!!!!!!! (ma chérie aussi mais là, elle dort …..surtout ne pas réveiller bambi……)

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