Le monastère de Santa Catalina et le Canyon de Colca

Nous revoilà !!

Il y a tellement de choses à raconter qu’on ne sait pas très bien par quel bout les prendre… …

MONASTERE DE SANTA CATALINA A AREQUIPA   

Samedi matin, nous sommes, comme prévu, allés visiter le monastère de Santa Catalina. Fondé en 1579 par une veuve fortunée et ouvert au public depuis une quarantaine d’années, ce monastère occupe plus de 20 000 m² en plein centre-ville (comme il est dit partout : «  une véritable ville dans la ville ») et abrite encore une trentaine de religieuses dominicaines vivant de façon semi-cloîtrée. C’était du dernier cri pour les héritières des grandes familles espagnoles d’y entrer comme religieuses (en apportant une dot substantielle) ; elles pouvaient même avoir des servantes ou des esclaves et organiser des réceptions. C’est en 1870 que ces libertés ont été supprimées et que les religieuses sont devenues « cloîtrées » et cela pendant près de 100 ans.

Sous ses allures de forteresses dues à son architecture massive du XVIème siècle que des tons chauds (ocre, indigo…) et une belle décoration végétale (multiples succulentes et géraniums notamment…) viennent adoucir, le couvent abrite ces religieuses dans une toute petite partie, le reste peut être visité… à notre plus grand plaisir. Les ruelles du monastère révèlent l’histoire d’un passé enfermé entre les pierres de sillar et les peintures coloniales, entre les voûtes gigantesques et les places de granite. II semble  qu’en raison de la noblesse de la lignée et de la richesse des familles des « pensionnaires », le Monastère ait été décoré avec les plus beaux tableaux appartenant aux écoles du Cusco et de Quito ainsi qu’avec d’autres chefs d’œuvres signés par des maîtres italiens et espagnols.

Nous nous sommes offerts le luxe de prendre un guide, une guide pour être exacte, puisque cette fonction est exclusivement féminine au sein du monastère, aussi il serait difficile de tout relater, la visite ayant duré plus de 2 heures. Mais cet endroit est définitivement incontournable quand on vient à Arequipa, tant pour sa beauté et son histoire que pour l’atmosphère douce et paisible qui y règne. Je vous laisse en juger par les photos.

Lavoirs

CANYON DE COLCA  

DIMANCHE…

Cette ville d’Arequipa nous plait beaucoup et nous resterions bien à flâner dans ses rues. Mais d’autres très beaux endroits nous attendent, et nous reprenons ce matin le bus pour Cabanaconde (5 heures de trajet) qui sera notre point de départ pour aller visiter le Canyon de Colca. On passe un col à 4800m et on a une vue splendide sur les volcans qui se détachent sur le ciel bleu. C’est désertique et très beau.

A Cabanaconde, nous trouvons un hôtel très sympathique (Le Valle Fuego) ; chambre propre, spacieuse, agréable et dans nos prix…

Après une courte balade dans les environs pour commencer à repérer le sentier de randonnée de demain (déformation professionnelle d’Hervé !!), nous mangeons et nous couchons tôt, pour pouvoir partir à la fraiche demain matin.

LUNDI…

Petit déjeuner copieux.

Nous avons laissé une partie de nos affaires en sécurité à l’hôtel, en particulier les affaires de camping, car il semble qu’on puisse trouver facilement de quoi manger et dormir sur le chemin. Nous partons à 7h30 et sommes à 8h à un mirador pour essayer d’apercevoir les condors. Nous n’avons pas voulu aller aux miradors de Tapay ou de Cruz del Condor, un peu plus haut qui comptent de nombreux touristes, mais nous commençons à le regretter car en vue, aucun condor…

Ce n’est qu’après avoir repris la descente en direction du fond du canyon que nous apercevons un premier condor, qui est vite très haut au-dessus de nous ; puis un deuxième, un royal celui-ci, plus près… Mais il est très difficile de les photographier, nos réflexes étant un peu ralentis par la surprise et l’admiration.

Ce canyon est le 2ème plus profond du monde après celui de Cotahuasi (un canyon voisin). Du fait de son immensité, il ressemble en fait à une très grande (et surtout très profonde) vallée.

Le chemin de descente que nous empruntons parmi les agaves et les cactus sicsira est assez raide (6km et 1000m de dénivelée) et nous terminons en plein soleil mais bon sang quel panorama !!!

Au fond du Canyon nous traversons le pont qui enjambe la rivière et nous permet de passer sur l’autre versant du canyon. Nous remontons un peu au milieu de nombreux arbres fruitiers (figuiers, chérimoliers) et faisons une pause restauration dans une posada à San Juan de Chuccho : soupe de quinoa et spaghetti sauce tomate + escalope au poulet, chirimoya (chérimole, fruit du chérimolier, très doux et très sucré, fameux…) je ne vois pas bien comment on va pouvoir reprendre un quelconque exercice physique après ça ! Et pourtant à 14h nous repartons pour 1h45 de montée en direction de Tapay,

très joli petit village où l’une des activités est de récolter les cochenilles. Des travaux sont apparemment en cours pour installer l’eau courante.

Nous passons la nuit à El Encanto de Maruja, un hôtel effectivement charmant constitué de plusieurs cahutes en torchis et dont la salle de bain commune est sommaire mais efficace, il y a même de l’eau chaude. Les propriétaires sont tout simplement adorables et aux petits soins pour nous qui sommes leurs seuls clients ce soir…

MARDI…

Départ à 8h de Tapay, nous descendons par un chemin qui nous demande vigilance et prudence sur sa première partie étroite et pentue puis qui devient plat jusqu’aux villages de Malata et Cosñirhua. Nous traversons ces villages en ne croisant que peu de gens. Les villageois  vaquent à leurs occupations et semblent avoir une certaine habitude des touristes. A cette période de l’année la fréquentation touristique a cependant déjà bien baissé.

Quand le chemin se remet à descendre en forte pente,

Chemin de descente vu depuis l'autre versant

nous apercevons notre but de la journée : l’oasis de Sangalle où nous avons décidé de buller tout l’après-midi. C’est avec joie et délice que l’on se plonge dans l’eau juste à la bonne température de la piscine de Pablo. Belle récompense… Dans ces oasis, on trouve une douceur de climat rare dans les Andes. Cela dit la brise est fraîche quand on sort de l’eau.

Piscine de Pablo

Au moment du repas, dans cette même oasis, nous rencontrons un couple de français qui voyagent depuis 6 mois en  Amérique du Sud et pour 6 mois encore. Nous profitons donc de leur expérience et de leur gentillesse. La journée se terminera d’ailleurs en buvant nos premières bières péruviennes et en jouant à la coinche (avec les règles lyonnaises, comme je l’aime ;-) !!!). Merci encore à Fabienne et Quentin.

MERCREDI

Alors là, ça se complique, c’est bien beau d’aller faire nos mijaurées dans la piscine et de se la couler douce, mais ces 6 kilomètres avec 1000m de dénivelée, va bien falloir se les faire dans le sens de la montée… Et là j’avoue que quand on a décollé à 5h30 du matin, je ne faisais pas la maligne…

C’est un peu dur mais finalement moins violent et douloureux pour les articulations que la descente. Et il semble que grâce à Hervé (le pro !! je suis très sérieuse mais il croit que je me moque de lui) on a la bonne technique, on marche doucement mais sans s’arrêter (sauf quelques secondes régulièrement pour boire) contrairement à de nombreux groupes qui s’arrêtent souvent, s’assoient et galèrent à repartir.

Arrivés à Cabanaconde à 08h15, nous sommes très fiers, et moi presque euphorique (surement l’effet des endorphines…), on récupère nos affaires rapidement, un café, et on attrape juste à temps le bus de retour de 9h pour Arequipa.

 Six heures de routes dans ce bus surchargé (l’allée centrale se vide et se remplit aussitôt à chaque arrêt, de locaux qui utilisent ce même bus pour des distances plus courtes). Hervé se retrouve rapidement avec un gamin péruvien de 2 ou 3 ans aux joues rougies qui ne tarde pas à s’endormir sur ces genoux. Mon pauvre loulou n’ose plus bouger pour ne pas le réveiller, et tente juste d’amortir les secousses violentes du véhicule.

Mini-tornade vue du bus

Nous retrouvons le terminal terrestre maintenant familier d’Arequipa où nous prenons nos billets pour un bus de nuit pour Cuzco le soir même. Il nous reste un peu de temps pour rentrer prendre une douche et nous changer à l’hôtel où nous étions restés dans le centre d’Arequipa. Un petit passage au Cusco café pour consulter internet et boire un café glacé et nous retournons un peu inquiets à la gare pour départ. Un peu inquiets car c’est vraiment l’heure de pointe dans Arequipa et toutes les rues sont embouteillées. Nous arriverons quand même en avance pour notre bus.

La suite de nos aventures à Cuzco et dans la vallée sacrée.

PS : Au temps pour moi, pour les ampoules, ça, c’est fait!!! La descente a eu raison de mon gros orteil gauche…

PS2 : Merci pour vos messages qui nous font bien plaisir….

5 réflexions au sujet de « Le monastère de Santa Catalina et le Canyon de Colca »

  1. Salut les touristes! Merci pour tout ce que vous nous faites partager… Mais Anna, concernant les sœurs cloitrées, si tu rajoutes 300 ans à 1870 , ça fait 2170… Alors elles en sont où de leurs privilège en 2011???? Mais merci de nous offrir tout ceci, c’est tellement beau. D’AUTANT plus que je sais bien que nous n’aurons jamais le courage de faire ce que vous faites!!! Gros bisous à polo et à toi. Ju , Audrey et Jean, que vous verrez plus tard.
    Continuez de nous faire rêver….

  2. salut les loulous, toujours aussi passionnant de lire tes écrits Anna. tu nous en mets plein les yeux… on a envie de plonger dans le pc pour vous rejoindre. bon courage pour la suite.. bisous math et val

  3. Bonsoir à vous 2,
    un petit coucou de Monnac où l’automne commence à s’installer doucement. Merci pour les superbes photos de votre voyage.
    A bientôt et bon courage pour la suite …

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