Un mois déjà s’est écoulé depuis notre départ, le temps défile à grande vitesse et par conséquent on essaye d’en perdre le moins possible. Aussi Jeudi soir (29 septembre) avons-nous pris un bus de nuit direction Copacabana, en Bolivie. Nous avons dû faire escale à Puno pour changer de bus et ne pas arriver trop tôt à la frontière qui n’ouvre pas avant 9h (ou 8h heure bolivienne). Cette escale nous a permis de prendre un petit déjeuner certes dans la gare routière qui manque un peu de charme (et c’est un euphémisme…) mais en regardant le soleil se lever sur le lac Titicaca, puisque Puno est située sur ses rives. Magnifique.

Concernant le bus qui nous conduit ensuite jusqu’à Copacabana, avec un stop à la frontière Pérou-Bolivie que nous franchissons à pied, je pense que l’on peut honnêtement dire que ses amortisseurs ont rendu l’âme. Et comme nous prenons pendant plusieurs kilomètres une piste cahoteuse puisque la route principale est en travaux, nous frôlons tous les deux le tassement de vertèbres à l’arrivée.

Copacabana est une petite ville dynamique de 6000 habitants environ, située à près de 5km de la frontière avec le Pérou et nichée entre les monts Calvario et Niño Calvario, au bord du lac Titicaca.

Cette ville est un repère de roots dreadus, qui vendent toutes sortes de créations manuelles artisanales en trainant pieds nus sur les trottoirs de la rue principale. Il y en a un certain nombre qui ont probablement décidé d’achever leur voyage ici, et c’est vrai qu’une certaine douceur de vie et une certaine énergie tendent à vous retenir dans cette bourgade…

Un petit mot sur le lac aussi. Il s’étend sur environ 8500 km², dont plus de la moitié correspond au territoire péruvien et l’autre partie (4770 km²) au territoire bolivien. Il se décompose en deux parties, le lac majeur et le lac mineur, séparés par le détroit de Tiquina qui a une longueur de 900 m. Situé à 3812m, il est  le plus haut lac navigable du monde.

Arrivés donc à Copacabana vers 12h, on dégote un hôtel que l’on estime de luxe (eau chaude, télé, wifi…) pour une douzaine d’euros (c’est l’avantage de la Bolivie).

Vue depuis notre chambre...

Le lendemain samedi, nous partons en début d’après-midi pour Isla del sol, l’ile du soleil, rien que le nom fait déjà rêver, à 1h30 de bateau environ. C’est un rafiot un peu craquant et tanguant qui nous emmène toutefois à bon port, au sud de l’île du soleil.

De là nous grimpons les marches de l’escalier niché entre les terrasses aménagées pour l’agriculture par les anciens peuples amérindiens, jusqu’en en haut du village de Yumani. Déjà la vue est incroyable, les terrasses, les immenses eucalyptus, la végétation sévère de cette île au climat aride, la vue sur la chaine de montagnes enneigées et l’étendue de ce lac superbe.

A l’époque des Incas, l’île était un sanctuaire. On y trouvait un temple avec des vierges dédiées au dieu Soleil ou Inti. C’est de là que provient son nom. La plus grande partie de l’île est aujourd’hui peuplée d’indiens d’origine quechua et aymara, lesquels s’occupent d’artisanat et d’élevage.

Ce soir-là nous plantons notre tente dans un endroit qui nous semble irréel tellement il est beau et qui nous permet d’observer le coucher du soleil au-dessus du lac, ainsi que son lever au-dessus des montagnes.

Nous passerons d’ailleurs de longues minutes silencieux et absorbés dans la contemplation de ce paysage magnifique. Le lendemain nous marchons vers le nord de l’île et mangeons au village de Challa. L’eau du lac est si claire que la seule envie qui nous tient serait de nous y jeter…

Nous atteignons l’extrême nord de l’ile dans l’après-midi. Nous redescendons ensuite un peu plus au sud et posons notre tente au sommet du mont Kallamina (4007m), sur une crête caillouteuse et exposée au vent mais qui nous permet encore d’avoir une vue panoramique, à 360° sur l’ile et le lac.

Lever de soleil...

Et coucher de soleil...

Encore une fois le coucher du soleil nous laisse sans voix. Et dire que ce bijou de la nature s’offre au regard tous les jours. On est tenté de rester ici, encore et encore…

Après une nuit un peu agitée à cause du vent qui secouait la tente, et un réveil frisquet puisque nous nous levons avant le lever du soleil et qu’il a gelé cette nuit, nous prenons notre petit déjeuner sous les dernières étoiles et devant les premiers rayons du soleil.

En à peine plus de deux heures nous rejoignons le point sud de l’ile pour y prendre le bateau de retour vers Copacabana. Nous sommes cependant en avance et trainons sur la plage en bouquinant et en buvant du café et du maté de coca.

Le retour en bateau est moins agité car le bateau est en meilleur état, mais il nous tarde d’arriver à Copacabana, car la faim nous tiraille. C’est donc seulement après un bon repas que nous prenons rapidement un bus pour trois heures de trajet vers La Paz.

La traversée du détroit se fait en bus sur des bacs en une petite demi-heure. C’est une expérience assez effrayante, les bacs semblent réalisés avec quatre planches pourries. Restés à l’intérieur de ce bus flottant, on sent qu’il tangue comme un bateau dans la tempête.

L’arrivée par le haut de la ville de La Paz est spectaculaire, en effet cette capitale dynamique et grouillante, la plus haute du monde (de 3200 à 4000m), s’étend dans un immense canyon encaissé, entourée d’une centaine de pics enneigés de plus de 5000m et dominée par la silhouette majestueuse du Mont Illimani.

Mais ici tout est à l’envers, cette ville est la seule où il faut monter pour atteindre les bas quartiers…

Il se fait tard, on vous parlera de La Paz et du Mont Wayna Potosi la prochaine fois, dans quelques jours…